La Cour suprême a décidé de ramener la peine maximale à cinq ans d’emprisonnement ferme. Ces jeunes ont été condamnés en 2016 par le tribunal militaire de Yaoundé suite au partage d’un sms de blague.
Azah Levis Gob, Fomusuh Ivo Feh, et Afuh Nivelle Nfor sont libres depuis le 23 décembre 2021. La Cour suprême a décidé de ramener leur peine à cinq ans d’emprisonnement ferme. Le 2 novembre 2016, ces trois jeunes lycéens au moment des faits ont écopé d’une condamnation de 10 ans ans de prison ferme pour non dénonciation d’actes terroristes. On leur reprochait d’avoir partagé un Sms, qui, selon les avocats n’était qu’une simple blague.
Le Sms pour lequel ils ont été condamnés précisait : Boko Haram recrute des jeunes de 14 ans et plus. Conditions de recrutement avoir validé quatre matières et la religion du baccalauréat ». En 15 mars 2018, la Cour d’appel du Centre confirmait la décision de 10 ans d’emprisonnement ferme.
Cette affaire débute en 2014. Azah Levis Gob reçoit d’un ami le Sms à l’origine de leurs déboires judiciaires. Ce jeune homme tout juste bachelier au moment des faits décide à son tour de transférer le même message à son ami Fomusoh Ivo Feh. Ivo s’est ensuite chargé de faire suivre le même Sms à Afuh Nivelle Nfor, élève en classe de première au lycée bilingue de Deido à Douala. Le Sms en question sera découvert par un enseignant du lycée qui va se charger d’alerter immédiatement la police. Les trois enfants sont ainsi arrêtés et seront écroués à la prison centrale de Yaoundé jusqu’au moment où ils seront jugés par le tribunal militaire.
La décision prise par le tribunal militaire avait provoqué des indignations de la part de plusieurs organisations de la société civile et des organisations de défense des droits de l’homme. Amnesty international avait dénoncé un verdict qui constituait une grave atteinte aux droits à l’éducation des trois lycéens. Me Chantal Edzente, avocat des trois jeunes lycées se réjouit de la décision prise le 23 décembre 2021 par la Cour suprême. L’avocat estime que ces jeunes ont été condamnés sur la base d’aucune preuve matérielle capable de justifier que les trois enfants étaient terroristes. « Ils ont juste échangé un sms de blague et avec leur âge, on peut dire qu’ils n’étaient pas suffisamment outillés de mesurer les conséquences de ce geste », estime l’avocat.