Les habitants du lieu-dit Moto Georges à Yaoundé ne se sont toujours pas remis de leur émotion. Ils gardent en eux l’image de cette mère désaxée par la disparition de son nourrisson. Jusqu’ici, votre journal n’a pas pu rencontrer la victime, mais selon des témoignages, le drame s’est déroulé jeudi dernier aux environs de 16h. « Je n’ai pas assisté à la scène, mais j’ai été alerté par les cris de la jeune fille, mère de l’enfant volé. Un attroupement s’était créé autour d’elle. Et tout en larmes, elle leur racontait ce quis’est passé », déclare un jeune homme, propriétaire d’un salon de coiffure dans le coin. Il explique que tout serait parti du dispensaire de Nkol-Eton.
« La jeune mère âgée d’une vingtaine d’années dit être venue faire vacciner son bébé au dispensaire de Nkol-Eton. En attendant que ce soit son tour, elle a été approchée par une femme. Celle-ci lui a dit qu’elle a des possibilités d’emploi pour les jeunes mères célibataires. La mère d’enfant a reconnu en être une, et a dit être intéressée par l’offre. Son interlocuteur lui a donc fait savoir qu’il y a un dossier à établir, dossier auquel il fallait joindre des photos de la mère et de l’enfant. La prétendue bienfaitrice propose à la mère d’enfant de se rendre dans un studio photo situé non loin du dispensaire Nkol-Eton. Une fois sur les lieux, la mère de l’enfant confie son bébé à cette inconnue pour se faire prendre en photo. Lorsqu’elle finit, elle est surprise de constater que la femme à disparu avec son nourrisson», narre le coiffeur.
«Ce 10 décembre, nous avons effectivement vu une femme voilée passer ici. Elle tenait entre les bras un bébé enveloppé dans une serviette blanche, mais nous ne pouvions pas imaginer qu'elle l'avait volé », témoigne une gérante de call-box, voisine au studio photo où a eu lieu le vol du nourrisson. Le studio photo en question, nommé « Nollywood photo », situé non loin du lycée de Nkol-Eton, était fermé hier à notre passage. Au Commissariat du 10ème où la victime aurait signalé le vol de son bébé, aucune information ne filtre. « Je ne suis pas au courant de cette affaire. C’est peut être mon chef qui s’en est occupé. C’est dimanche aujourd’hui, les bureaux sont fermés il faut repasser demain (14 décembre 2015) », indique un policier rencontré sur les lieux.
Au dispensaire de Nkol-Eton, l’on reconnait avoir reçu la mère d’enfant le 10 décembre dernier. «C’est vrai qu’elle était ici ce jour, mais le vol de l’enfant a eu lieu à l’extérieur du dispensaire», confie une employée.