C’est l’information de la semaine. Paul Biya invite le chef de la division de la sécurité militaire le Colonel Emile Bamkoui à faire valoir ses droits à la retraite en avril 2023. Le haut cadre de l’armée camerounaise traine une triste réputation. Sur son site internet, le magazine panafricain Jeune Afrique retient de l’homme, le meurtre commis sur un inspecteur de police.
« Émile Joël Bamkoui est courtois, discret, discipliné mais paradoxalement, très controversé. Commandant dans les années 2000 des unités de lutte contre le grand banditisme à Douala et Bafoussam, cet homme au physique de lutteur traîne la réputation d’avoir la gâchette facile. L’affaire qui a marqué les esprits date de 2008 », rappelle Jeune Afrique avant d’entrer avant de revenir sur les faits macabres de la nuit du 13 novembre 2008.
« Émile Joël Bamkoui est alors chef d’escadron du camp des officiers de gendarmerie de Mboppi à Douala lorsque, dans la nuit du jeudi 13 au vendredi 14 novembre 2008, il tire à douze reprises en direction d’un inspecteur de police, Hervé Michel Ndjifon Mapouro. Quelques heures plus tard, la victime succombe à ses blessures aux urgences de l’hôpital Laquintinie de Douala », précise le journal.
Devant la justice, Emile Bamkoui, pour sa défense invoquera entre autres la légitime défense et accusera sa victime d’entretenir des relations amoureuses avec son épouse. Il s’en sort avec une peine de 18 mois qui sera ramenée à 5 par la cour d’appel. Contre toute attente le militaire reprend service et enchaîne les accusations de tortures et autres crimes. Jamais, il ne sera inquiété.
De grandes ambitions
D’après le journaliste Michel Biem Tong, Bamkoui lorgnait le fauteuil du patron de la DGRE.
« Chaque matin, en se débarbouillant, il ne rêvait que de deux choses: monter au grade de général et devenir patron de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), le principal service de contre-espionnage camerounais. Ceci n’était donc ni plus ni moins qu’un fantasme, la réalité étant que dès le 4 avril 2023, le colonel chef Bamkoui Emile, patron de la sinistre Division de la Sécurité Militaire, devra faire valoir ses droits à la retraite. Ainsi en a décidé son patron Paul Biya, celui-là même qui l’a sauvé d’une condamnation à mort en 2009 après qu’il ait assassiné l’inspecteur de police Mapouro Njifon, dans une opération de trafic de drogue », a-t-il indiqué.