S’insurgeant contre les attaques meurtrières sur les populations civiles par des bandes armées établies dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le bureau des affaires humanitaires des nations unies dénonce les actes d’horreur et de terreur perpétrés par ces dernières.
L’indignation est générale. Après la sortie de plusieurs représentations diplomatiques accréditées au Cameroun au sujet des attaques meurtrières perpétrées contre les populations civiles par les bandes armées qui sèment au quotidien, terreur et horreur dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (Noso), les Nations Unies durcissent également le ton.
Selon une analyse récente du Bureau des affaires humanitaires des Nations Unies (Ocha), les attaques contre l’éducation, les meurtres, les enlèvements et le harcèlement des élèves et enseignants obligent les écoles à fermer, et poussent les enfants vulnérables encore plus loin dans la marginalité. A en croire l’Ocha, plus de 700 000 enfants ont été affectés par les fermetures d’écoles dues à la violence dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.
Le Secrétaire générai du Conseil norvégien pour les réfugiés, Jan Egeland, et la Directrice de l’organisation Education Cannot Wait, Yasmine Shérif, appellent à la fin des attaques contre l’éducation au Cameroun, lors de leur visite conjointe dans le pays cette semaine. « Il s’agit de l’une des crises humanitaires les plus complexes du monde actuel. Les enfants et les jeunes doivent fuir leurs maisons et leurs écoles, sont menacés de violence et d’enlèvement, et sont contraints à des mariages précoces et recrutés dans des groupes armés », indique Yasmine Shérif.
« Nous appelons à un soutien urgent des donateurs pour répondre à cette crise oubliée. Nous demandons le respect des droits de l’homme et l’adhésion aux principes du droit humanitaire international et de la Déclaration sur la sécurité dans les écoles. Et nous demandons aux partenaires de redoubler d’efforts pour que tous les enfants et adolescents puissent retrouver la sécurité, la protection et l’espoir qu’offrent des environnements d’apprentissage de qualité », a-t-elle ajouté. D’après l’Ocha, deux écoles sur trois sont fermées dans les régions en crise. Ce qui constitue un problème majeur pour l’éducation au Cameroun.
Cette dénonciation des Nations Unies n’est en réalité pas la première du genre. Le 24 novembre dernier, quatre enfants et un enseignant ont été tués dans une attaque à Ekondo Titi, dans le Sud-Ouest du Cameroun.
Les Nations Unies, à travers son Bureau de coordination des affaires humanitaires, antenne du Cameroun, avait condamné l’attaque séparatiste qui a coûté la vie à ces compatriotes. « L’opposition à l’éducation administrée parle gouvernement par des groupes armés non étatiques et les attaques ultérieures contre l’éducation, continuent de marquer la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun. (…) Cinq ans après le début de la crise, les attaques contre l’éducation se poursuivent. Des violences contre les établissements et le personnel éducatif ainsi que des enlèvements contre rançon d’enfants et enseignants par des groupes armés non étatiques, sont régulièrement signalés », a-t-il poursuivi.
Au-delà des dénonciations, certains parlementaires européens suggèrent une action internationale concertée en vue d’aider le gouvernement camerounais à en finir avec cette crise qui fait des victimes au quotidien.