Le phénomène est de plus en plus récurrent au Cameroun depuis quelques temps. Le Quotidien Emergence du mercredi 23 décembre 2015 s’appui sur le cas de Suzanne, jeune dame âgée de 40 ans environ. En fait, ce n’est qu’après avoir reçu des messages en blocs de sa banque l’informant sur une série de retrait qu’elle aurait fait, qu’elle s’y rend pour en avoir le cœur net. Quand je suis arrivée, j’ai introduit ma carte Apm dans le distributeur. Contre toute attente, on m’annonce que mon compte était vide» relate-t-elle. C’est alors qu’elle s’en prend à la banque.
En effet ce n’est qu’après avoir enregistré des cas similaires que la banque décide d’ouvrir une enquête. Le journal précise que: «malheureusement, le phénomène n’a fait que perdurer au point ou le top manager de ladite banque, membre du bureau des banques du Cameroun, décide de contacter ses confrères d’Ecobank, Commercial Bank et Bicec pour savoir si le phénomène de piratage des comptes est aussi observé chez eux». Il s’est avèré que oui.
Apres des enquêtes menées pendant 8 jours et nuits, autour de la banque victime, le mode opératoire a pu être dévoilé. Les malfrats opèrent avec les complicités des vigiles et certains personnels de banques, en les soudoyant avec des enveloppes allant de 500.000 Fcfa (pour les vigiles) à (5.000.000Fcfa (pour les responsables de banque). Le journal indique: «Pour avoir des informations sur le compte d’un client, il faut être soit personnel de la banque, soit avoir des entrées dans cette banque. Ils utilisent un Bic électronique qui a une camera incorporée et qu’ils posent au niveau du distributeur. Tout ce qui est filmé est renvoyé au niveau de la carte mémoire avant d’être introduit dans un graveur. C’est avec les données recueillies qu’ils fabriquent des cartes bancaires», explique un informateur à la délégation à la sûreté nationale.
Aux vues de ce qui précède, le constat est désastreux pour les banques victimes de ces arnaques. Des millions voir milliards de Fcfa auraient été volés. Le commissaire de la police judiciaire d’Elig-essono de Yaoundé, a l’occasion de la présentation d’un gang de malfrats, spécialisés dans le piratage des comptes, démantelé à douala, réagissait: «…l’occasion est donnée aux différents clients de se plaindre à la police judiciaire». Les présumés coupables sont les membres d’un gang, de nationalité nigériane pour la plupart.