Le cœur du système sur le lequel repose la vaste entreprise de braquage des fonds publics par les hauts responsables est évidement le montant des restes à gérer d’ici le 31 décembre 2021.
Le pays fait face à des déséquilibres macroéconomiques internes et externes, des difficultés de gouvernance économique, des difficultés budgétaires et du solde courant. Un des protozoaires vient d’ailleurs de l’illustrer en mendiant la somme de Fcfa 500 000 aux municipalités pour alimenter l’indiscipline budgétaire et activités mafieuses. Ces signaux émis par les gestionnaires à la veille de la fin d’année 2021, laissent entrevoir une sorte de détermination à opter pour une prédation financière en guise de solution afin de fléchir la marche vers l’émergence en 2035.
Des analystes estiment ainsi que, les ministères et directions publiques se sont peu à peu égarés pour rassembler finalement une vaste organisation mafieuse de hauts responsables au nom de l’administration qui abusent de leur position pour distraire les fonds. Le style ici est l’accroissement des comités et projets inappropriés. Cette économie de dépenses somptuaires présent évidement sur les performances du Cameroun, dont le développement semble totalement bloqué malgré ses nombreux atouts n’est pas moins criminelle. En occurrence, dans sa communication faite le 12 octobre dernier au cours de la signature de l’accord de financement par la Banque mondiale, Alamine Ousmane Mey a indiqué que la situation qui prévaut dans la zone Cemac commande que des mesures soient prises au plan interne pour améliorer la qualité de la dépense publique. Le ministre en charge de l’Economie et de la planification a ensuite planché sur ces mesures en insistant sur le non-éparpillement des fonds.
Gare aux deniers publics !
Un tour de vis dans ce sens s’avère indispensable. « Le budget, les financements extérieurs, les rémunérations des participations aux commissions et comités doivent être contrôlés par la législation. En ce temps de crise et donc de rareté de ressources, la rationalisation de la dépense doit être la règle, tant sur le plan qualitatif que quantitatif », avait prédit Mitsuhiro Furusawa, alors Directeur adjoint du Fmi en visite au Cameroun les 13 et 15 septembre 2017. Ce qui a poussé Yaoundé à prendre des actes dans ce sens. Notamment la loi no 2018/012 du 11 juillet 2018 portant régime financier de l’Etat et des autres entités publiques, qui détermine les conditions dans lesquelles est arrêtée la politique budgétaire à moyen terme pour l’ensemble des finances publiques.
Autant pour la loi no 2018/011 du 11 juillet 2018 portant code de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques. Cette autre loi définit les principes et les règles à respecter par l’Etat dans sa législation et dans ses pratiques tant en ce qui concerne la gestion des fonds publics que les financements octroyés par les institutions internationales ou les Etats étrangers.
Le décret du 11 septembre 2019 fixant le cadre général de présentation du plan comptable de l’Etat est l’un des textes d’application des deux lois suscités, avec ceux fixant le cadre général de présentation du Tableau des opérations financières de l’Etat (Tofe) et le cadre général de présentation de la nomenclature budgétaire.