« Nous avons désigné une commission nationale indépendante pilotée par le Pr. Leke ». Le Dr Guy Sandjon, président de l’Ordre national des médecins du Cameroun, joint hier au téléphone par CT, est formel. Toute la lumière sera faite sur le décès du Dr Hélène Ngo Kana, épouse Late Fomo, survenu dans la nuit du 9 au 10 janvier 2016 à l’Hôpital général de Douala (Hgd). « Il faut savoir où se trouve la vérité, répondre à la question : pourquoi est-elle morte ? Croyez-moi, nous serons sans complaisance et nous situerons les responsabilités », ajoute le Dr Guy Sandjon.
L’affaire, il faut le dire, a pris une tournure spéciale après des déclarations d’un membre de la famille de la défunte, à l’occasion des obsèques de cette dernière le week-end passé à Yaoundé. « Un de ses oncles a déclaré qu’elle a été prise en charge tardivement ici », déclare le Pr. Eugène Belley Priso, directeur général de l’Hgd. Lequel, tout en présentant ses condoléances à la famille, réfute « toutes les versions inexactes qui laisseraient croire qu’elle n’aurait pas été prise en charge faute de caution », selon les termes d’un communiqué qu’il signe.
De fait, assure le Pr. Belley Priso, présentant divers documents, il n’a pas été question de frais préalables avant la prise en charge de cette patiente – elle-même médecin en service à l’Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala. « Cet oncle prétend qu’on a demandé 250 mille francs de caution avant, et que c’est après intervention du directeur général qu’elle aurait admise en soins. Il n’en est rien. En raison de la procédure d’urgence vitale, je n’ai pas eu à intervenir », ajoute le Dg de l’Hgd.
En raison des contraintes liées au secret médical, certaines informations n’ont pas pu être confiées à CT. Ce qui est su, en revanche, c’est que la patiente, admise une première fois à l’Hôpital général, en a été sortie pour l’Hôpital gynéco-obstétrique, puis est revenue à l’HGD (voir réaction Pr. Belley Priso). A son second passage, le Dr Hélène Ngo Kana a été prise en charge aux urgences, avant d’être transférée en réanimation, « où elle décèdera malheureusement quelques heures plus tard de suite de graves complications », indique le communiqué susmentionné.
Précisons-le, les investigations prescrites par l’Ordre national des médecins du Cameroun porteront sur « la qualité de la prise en charge » depuis la clinique où le Dr Ngo Kana a séjourné une semaine, jusqu’à « la gestion des complications graves constatées par les réanimateurs à l’Hôpital général de Douala », ajoute le communiqué.