Apres un procès marathon de deux semaines, trois présumés trafiquants d’ivoire ont été libérés par le Tribunal de Première Instance de la cité balnéaire. Ceux-ci, de nationalité gabonaise avaient été condamnés à six mois d’emprisonnement avec sursis pendant trois ans et à payer un million cinq cent mille francs CFA d’amendes. Ils avaient été pris au large des côtes de Kribi en possession d’un cargo contenant des ivoires.
Le journal Le Messager du vendredi 1er juillet 2016 rapporte que ce verdict révulse encore les défenseurs de la Nature et les membres de la société civile. «Cette décision est carrément fantaisiste. La législation en matière faunique est sans équivoque. L’article 98 dans son alinéa 1 de la Loi du 18 décembre 2006, dit qu’a détention et la circulation à l’intérieur du territoire national d’animaux protégés vivants, de leurs dépouilles ou de leurs trophées sont subordonnés a l’obtention d’un certificat d’origine délivrée par l’administration chargée de la faune. Et dans le cas d’espèces, ceux-ci n’avaient aucun document. La loi a été bafouée», se plaint André Ngon, un responsable de l’ONG Save Nature.
Par ailleurs, une source au palais de justice essaie d’apporter une explication pour justifier ce fait: «on ne pouvait pas condamner durement les mis en cause du fait de leur qualité d’étrangers. De plus, il a été prouvé qu’ils n’étaient que des convoyeurs de ce colis. Le pays ne veut pas d’incident avec les voisins», confie-t-elle. Une explication que balaie du revers de la main celle de certains experts en matière faunique.
Pour le Délégué départemental de la Faune de l’Océan, il tient un discours plutôt tranché à ce sujet: «La loi dit que toute personne trouvée avec une pointe d’ivoire est considérée comme celle qui a abattu l’animal et doit être sanctionnée comme telle». Pourquoi donc cette clémence de la Cour ?, s’interroge le quotidien.