La jeune fille retrouvée morte samedi au quartier Nsam à Yaoundé avait déjà tenté de se donner la mort en janvier dernier.
Le drame survenu le 6 mai 2017 au quartier Nsam à Yaoundé alimente encore des débats. Comment une étudiante de 19 ans, a été calcinée dans une chambre sans que personne ne soit au courant ? Difficile de répondre à cette question. Ernest-ha Farrhel Abena est décédée en laissant ses parents éplorés.
Lorsque les populations ont constaté une fumée épaisse samedi dernier, elles ont accouru pour éteindre les flammes. Au moment où les voisins s’activaient à stopper le feu, c’est à cet instant qu’ils vont constater qu’un être humain brulait sous le matelas.
Selon les sources parentales, la jeune fille avait mis le feu dans sa chambre après avoir aspergé le pétrole sur tous ses effets personnels. Ces parents n’ont rien récupéré de tout ce qu’elle avait comme effets vestimentaires, téléphone portables, diplômes ou encore son ordinateurs portable. Dans l’entourage de la jeune fille l’on évoque un cas de suicide.
La victime était étudiante en cycle de licence professionnelle, filière comptabilité et gestion à l’Institut supérieur des technologies et de gestion (Istag).
Depuis que ce drame a eu lieu dans l’après- midi de samedi, le père de Farrhel, Valentin Abena Nsoe Nguini, fonctionnaire de police en service à Campo dans la région du Sud, ne cesse de consulter les derniers messages échangés avec sa fille ces quatre derniers mois. Le 31 janvier dernier, Farrhel écrit à son père sur Whatsapp.
« Papa je suis fatigué de vous pourrir la vie maman et toi. J’ai les mêmes problèmes tous les ans. Cette année encore, il y a le problème de ce mauvais esprit qui m’empêche de me concentrer à l’école et pourtant je me prive de vivre une vie de débauche, je n’ai que ça en tête : faire mon école et réussir ma vie, mais je n’arrive pas. Pardonnez-moi je préfère vous quitter ».
Son père lui a aussitôt répondu. « Ma fille je t’ai demandé de confier ta vie à Dieu. N’oses plus jamais imaginer de faire une telle chose. Lorsque je viendrai à Yaoundé nous allons bien causer mais continue d’aller prier là où je t’ai amené ». Farrhel avait confié à un de ses anciens camarades de classe son désir de commettre le suicide.
Père éploré
Le père de la Farrhel Abena fait savoir que les seuls objectifs de sa fille étaient de faire de bonnes études et de devenir expert-comptable. « Elle ne s’intéressait pas aux histoires de petits amis. Elle ne fréquentait pas les boîtes de nuit, encore moins des bars », ajoute le père de la victime. Le rêve de devenir expert-comptable nait lorsqu’ Ernesta Farrhel Abena obtient son baccalauréat G2 au collège Adventiste d’Odza à 16 ans. Depuis le début de ses études universitaires tout allait bien jusqu’à cette date du 6 mai 2017 lorsque Farrhel décide d’aller dans une boutique acheter deux litres de pétrole avec un litre d’eau de javel pour se donner la mort.
Pourquoi s’est–elle don- née la mort ?
Des membres de la famille Abena rencontrés affirment qu’ils ne connaissaient pas à Ernest-ha Farrhel de problèmes particuliers dans sa vie. Son père affirme tout de même que depuis quatre mois environ, elle a commencé à se plaindre d’être « gênée par les mauvais esprits ». Afin de résoudre ce problème, au mois de mars dernier son papa a décidé d’aller confier sa fille à un groupe de prières dirigé par une dame au quartier Damase à Yaoundé. Elle n’y est allée que trois fois.
Selon Valentin Abena Nsoe Nguini, sa fille a commencé à se plaindre « du mauvais esprit » après avoir participé des conférences au sein d’un « cercle philosophique ». M. Abena ajoute que chaque fois que sa fille voulait se rendre à la prière, l’un de ses amis le lui en empêchait.
Le policier affirme qu’au sein de la compagnie d’assurance où sa fille faisait le stage académique, elle a exigé aux responsables de la société qu’elle ne pouvait pas y poursuive son stage si cet ami n’était pas retenu. La jeune fille a réussi à s’imposer afin que son ami obtienne une place pour son stage.
Farrhel vivait au quartier Nsam avec sa grand-mère et l’une de ses tantes paternelles. La maman de la jeune fille vit depuis 10 ans en Europe où elle a refait sa vie. Chaque jour Farrhel ne manquait pas de contacter son père au téléphone pour avoir de ses nouvelles. Vendredi dernier, la jeune fille a envoyé quelques photos d’elle à son père par Watsapp au moment celui-ci s’apprêtait à quitter Campo pour Yaoundé. Sur les images on peut voir une belle jeune fille, souriante, plein de vie. A ce moment-là son père était loin d’imaginer le pire.