L’arrondissement de Mbé, est fait partie de la zone grise d’insécurité dans le département de la Vina. Limitrophe avec la région du Nord, les populations de cette circonscription administrative ne vivent plus que la peur dans le ventre. Surtout en cette haute saison des pluies, l’insécurité semble grandissante.
Des individus écument des villages pour dépouiller les paisibles citoyens des fruits de leur récolte. « Nous sommes plus en insécurité en cette saison des récoltes. Les malfaiteurs nous guettent au quotidien. Il suffit juste que les gens soient au courant que vous avez vendu des ignames, pour qu’on vienne vous tendre un guet-apens. On ne peut plus dormir paisiblement. Pourtant, on essaye de joindre les deux bouts ici au village pour envoyer les enfants à l’école », se plaint Mbardouka Justin, du village de Tagboung.
Dans la nuit du mardi à mercredi dernier, une incursion des malfaiteurs dans la localité de Mbé, située à 83Km de Ngaoundéré a créé la psychose.
Selon les témoins que nous avons joints sur place, quatre individus cagoulés et armés de kalachnikov, ont fait irruption dans le domicile d’un grand éleveur. En l’absence du propriétaire des lieux, les malfrats somment les bergers d’appeler leur patron Aladji Mama.
Sentant le danger, Aladji Mama fait recours à Aladji Arouna Dourmani pour aller s’enquérir de la situation. Finalement, ce dernier enverra plutôt son fils Ousmanou accompagné de deux motocyclistes. A quelques kilomètres de la bergerie, les deux bergers, les deux motocyclistes, Ousmanou, tombent sur un guet-apens tendu par les malfaiteurs. Sans nouvelles de ses émissaires, Alhadji Mama décide alors de les rejoindre.
Il n’échappera non plus à ses bourreaux, qui avaient muri le coup pour lui. Six personnes sont ainsi prises dans les nasses des hors-la-loi et emmenées hors de la ville. Après des heures de marche à pied, 4 personnes d’entre elles sont libérées, à savoir les deux bergers et les deux motocyclistes. Ousmanou âgé de 21 ans et Alhadji Mama, 45ans, sont maintenus en captivité. Leurs ravisseurs exigent une rançon à travers un messager envoyé à la famille par l’intermédiaire de ceux qui ont recouvré la liberté.
« Nous réclamons 60 millions de F CFA. Sinon nous ne libèrerons pas vos gens. Pour la libération d’Alhadji Mama, nous voulons 40 millions et 20 millions F pour celle d’Ousmanou. Si vous ne payez pas dans une semaine, nous les tuerons», menacent les ravisseurs qui sont toujours en cavale dans la nature.
Mis au parfum, le sous-préfet de l’arrondissement de Mbé a mobilisé les forces de défense et de sécurité qui sont sur le terrain en train de ratisser large. En attendant, les familles des otages sont sans voix.