Nana Madji est détenu depuis février dernier à la prison principale de Yaoundé.
L’officier de police Nana Madji était ce 20 novembre au Tribunal militaire de Yaoundé pour la troisième fois depuis sa mise en détention provisoire le 23 février 2017. En service dans la région de l’Extrême-Nord au moment de son interpellation, ce fonctionnaire de police est poursuivi pour financement d’actes terroristes et complicité des mêmes faits.
Selon Emmanuel Simh, l’avocat de l’accusé, tout commence en juin 2015. A cette période-là, l’officier de police est convoqué par le délégué général à la Sûreté nationale parce qu’il venait de dénoncer certains individus dans le cadre de la lutte contre Boko Haram.
Ces individus que l’officier de police dénonce feront comprendre aux enquêteurs qu’ils agissaient avec la complicité de Nana Madji. C’est pour cette raison que le policier avait été convoqué à Yaoundé. Après son audition par le délégué général à la Sûreté nationale, Nana Madji est renvoyé dans son lieu de service, faute de preuve. Un an après, le 30 mai 2016, il est convoqué à nouveau par le délégué général à la Sûreté nationale.
Après l’entretien avec son chef hiérarchique l’officier sera mis à la disposition de la Direction générale pour les renseignements généraux (Dgre). Le 19 décembre 2016, l’officier Nana Madji est conduit à la Direction de la police judicaire où il sera entendu. A l’audience du 16 octobre 2017 le procès-verbal d’audition à la police judicaire que l’accusation présente comme pièce à charge avait été rejeté par le tribunal.
La raison du rejet de ce document est que le procès mentionne que l’accusé a été entendu le 6 juin 2016 alors qu’à cette date l’officier Nana Madji n’était pas encore arrêté. Ce procès- verbal rejeté a à nouveau fait l’objet des débats hier au tribunal militaire de Yaoundé.
L’accusation prétend qu’il y a d’autres procès-verbaux de confrontation qu’elle va introduire comme pièce à charge. La défense conteste et accuse le Commissaire du gouvernement de vouloir à tout prix réintroduire dans le dossier de l’accusation une pièce déjà rejetée par le tribunal.
La défense soutient que l’accusation n’a aucune preuve contre l’officier de police Nana Madji et fait tout pour maintenir en prison un homme qui a 30 ans de service. L’audience a été renvoyée au 27 décembre prochain.