Actualités Criminelles of Wednesday, 25 May 2016

Source: actucameroun.com

Trois assassinats au couteau en un mois à Pitoa

Photo utilisée juste à titre d'illustration Photo utilisée juste à titre d'illustration

La petite ville des environs de Garoua enregistre des morts violentes alors que les forces de maintien de l'ordre se plaignent d'un manque de moyens.
Sadou Bole a été mis en terre dès les premières heures du 21 mai 2016. Le cortège funèbre à peine dispersé, la controverse s'est emparée de la ville de Pitoa.

Les spéculations vont bon train sur les causes du décès de ce boucher très connu de ses concitoyens. D'après des gendarmes, il se serait donné la mort après avoir grièvement blessé Mai Mi, une jeune femme avec laquelle il vivait une histoire d'amour tumultueuse depuis près de cinq ans.

« Il s'est rendu au domicile des parents de son amante le 20 mai vers 23 h. Les parents de la fille fatigués de leurs incessantes disputes ne l'ont pas reçu ». Sadou Bole transforme alors deux planches en un lit de fortune devant le domicile des parents de la jeune fille et commence une gênante veille. Peu après, le frère aîné de Mai Mi rentre d'une soirée. Sadou B. l'aborde. Il veut savoir où est Mai Mi. Le grand frère agacé par la présence indécente du veilleur lui dit que son amie est à une fête de mariage non loin de la maison familiale et lui indique l'endroit.

Sadou saute alors sur ses deux jambes et court vers la direction indiquée. Il se rue dans la salle de bal. Il attire Mai Mi à l'écart. Il lui assène cinq coups de couteau puis s'enfuit. Courageuse, sa victime court chercher des secours. « Elle a couru sur près de 500 mètres en tenant ses viscères en main sans tomber », disent admiratifs les gendarmes. Les cris que Mai Mi lancent parviennent à ses parents. Ils reconnaissent sa voix et sortent.

Ils découvrent leur fille éventrée. « C'est elle qui leur a dit que c'est Sadou B. qui l'a blessée », disent les gendarmes. La blessée est conduite à l'hôpital de Garoua où des soins appropriés lui permettront de survivre. Pour autant, le drame se poursuit à Pitoa.

Sadou persuadé qu'il a tué son amie de coeur rentre chez lui. « Il a demandé aux occupants de la maison de s'enfuir parce que disait il " j'ai tué Mai Mi". Tout le monde est sorti. Il était près de une heure du matin », poursuit notre source. Personne ne sait alors ce qui s'est passé au domicile de Sadou entre ce moment là et trois heures du matin quand on a découvert son corps pendu à une poutre.

Dur à cuire

Selon de nombreux témoignages, le corps de cet homme de près de 1,80 m était pendu à une poutre de 1,50 m de haut. Il présentait cinq entailles profondes au torse. Les plaies seraient propres comme si on avait pris soin de les nettoyer. « Le corps était propre. J'ai souvent vu des pendus et tous avaient été retrouvés avec des traces de défécation », souligne Vera un témoin.

Il ajoute qu’il n'y avait aucune trace de sang ni près ni loin du corps. Il précise que le couteau avec lequel Sadou B. se serait suicidé selon les affirmations des gendarmes n'a pas été retrouvé.

Une succession d'indices troublants que les gendarmes n'ont pas démentis. Tout au plus, certains affirment que le passé de la victime et son comportement récent ne laisse aucun doute sur son suicide. « C'était un homme violent de plus de cinquante ans.

Il s’est mis en couple avec Mai Mi qui en a à peine 25. Les crises de jalousie et les bagarres étaient fréquentes dans le couple. Ils n'étaient pas à proprement mariés mais, la jeune femme avait vécu avec lui. Elle sortait d'un mariage raté avec un jeune voleur », argumentent les gendarmes. Selon eux, Mai Mi était mariée à un homme un peu plus âgé qu’elle.

19 gendarmes pour 196 villages

L'histoire s'est écourtée quand son mari a été arrêté pour vol et conduit en prison. C'est après cet emprisonnement que Sadou l'a connue. Il l'a rapidement conquise et a versé une somme de 100.000 F.Cfa à ses parents. La jeune femme est allée habiter chez lui. Il y avait deux autres femmes.

Elles avaient huit enfants en tout. Très vite Sadou s'est montré très violent. « Il tenait à entretenir la réputation de dur à cuire qu’il a répandue dans la ville. Les coups qui se répétaient ont convaincu les parents de la jeune femme de la reprendre.

C'est du moins ce qu’ils ont prétendu mais, pour Sadou, la raison était toute trouvée. Le mari de Mai Mi est sorti de prison en début de semaine. Il aurait manifesté à sa femme le désir de donner une deuxième chance à leur couple. Mai Mi aurait été d'accord pour le rejoindre. Elle s'en serait ouverte à Sadou. Elle lui a dit qu’elle veut repartir chez son mari.

Sadou est alors devenu comme fou. Il allait au moins cinq fois par jour chez la fille. Le 20 mai il l'a invité prendre un pot. Elle a accepté et s'est montrée distante. Ils se parlaient à peine », raconte un ami du couple.