Le 19 juin 2016 dans le village Damissa situé à 20 km de Ngaoui, le sergent-chef Ngoba Kakoré, 38 ans et le moto-taximan Dahirou 23 ans, par ailleurs fils du chef du village Damissa, ont été retrouvés morts dans une mare de sang à seulement deux kilomètres du village.
«Le sergent-chef était au marché de Ngaoui, pour se ravitailler. C’est donc à son retour et à deux kilomètres du village que le moto-taximan et lui sont tombés dans une embuscade des coupeurs de route. Les malfrats ont directement ouvert le feu sur eux et ils ont tous deux succombé», indique-t-on à Damissa, où le sergent-chef Ngoba Kakoré était le chef de poste du 33e Bataillon d’intervention Motorisé de Tibati (BIM), détaché à Damissa.
«C’était un vrai soldat. Lorsque nous l’avons trouvé, il avait la deuxième boite chargeur en main qu’il voulait certainement charger, car il avait déjà vidé la première boite. C’est une preuve que, lorsqu’il a été touché, il s’est défendu avant de trouver la mort camer.be», raconte une source militaire. Selon nos sources, la brigade de gendarmerie de Ngaoui, informée, est arrivée aussitôt sur les lieux mais les malfrats avaient déjà pris la poudre d’escampette.
Aussi, dans le village Damissa, se pose-t-on une question. «Je me demande si cela n’était pas un acte de règlement des comptes. Je me pose la question de savoir si c’était vraiment des rebelles. Pourquoi ne sont-ils pas repartis avec son arme sachant qu’il était déjà mort, tout comme celui qui le transportait», s’interroge un fils de Damissa.
En tout cas, en attendant les conclusions de l’enquête qui a déjà été ouverte, le corps du jeune Dahirou a été immédiatement remis à sa famille pour inhumation, selon la tradition musulmane. Celui du sergentchef Ngoka Kakoré a été gardé à la morgue de l’hôpital régional de Ngaoundéré, dans l’après-midi du dimanche, 19 juin 2016.