Elle est restée prisonnière du feu qu’elle avait déclenché dans sa chambre.
Farrhel Abena, 19 ans, s’est donné la mort samedi dernier au quartier Nsam à Yaoundé. Etudiante en licence professionnelle dans un institut privé de la ville, elle aura pris tout le monde de court, son père au premier chef. Celui-ci ne comprend le geste de sa fille. Il est encore plus confus quand il faut parler des circonstances dans lesquelles Farrhel a choisi de se suicider.
En effet, d’après les premières reconstitutions, samedi, la jeune fille est allée acheter deux litres de pétrole. Elle est ensuite entrée dans sa chambre, a pris le soin de ranger toutes ses affaires personnelles sous le lit, a aspergé les murs et ses effets du liquide inflammable, s’est couché sur les traverses, a recouvert son corps de son matelas, puis a allumé le feu.
C’est la fumée qui a alerté les autres habitants de la maison. Ceux-ci ignoraient que Farrhel s’y trouvait. Les voisins ont aussitôt accouru pour limiter les dégâts. Le feu avait déjà sérieusement endommagé la chambre de la jeune fille quand les flammes ont été éteintes. Ce n’est qu’en déplaçant le matelas que le corps calciné de Farrhel a été découvert.
Une enquête a été ouverte à la Brigade de gendarmerie d’Efoulan, pour comprendre le geste de la jeune fille qui, avant sa mort, ne présentait aucun trouble apparent du comportement. D’après son père, ses résultats scolaires n’avaient pas changé. Sur le plan personnel, il ne lui connaissait aucun problème.
La famille de Farrhel a été contrainte de l’enterrer immédiatement, aucune morgue n’ayant accepté de la garder. Son corps était beaucoup trop calciné pour être admis.