Les militaires du Nigeria ont annoncé, dimanche soir, avoir libéré 178 otages de Boko Haram, dont une centaine d'enfants, dans l'État de Borno, fief de l'insurrection islamiste, et avoir capturé un leader du groupe au cours de ce raid.
Le Nigeria poursuit son offensive contre Boko Haram. L'armée a annoncé, dimanche 2 août, avoir libéré 178 personnes retenues par la secte islamiste, dont 101 enfants, et avoir capturé un commandant au cours de l'opération.
L’intervention militaire a eu lieu à Aularia, à 70 km au sud de Maiduguri, la plus grande ville du nord-est du pays. Parmi les 178 otages libérés, "101 enfants, 67 femmes et 10 hommes ont été sauvés" a déclaré Tukur Gusau, un porte-parole de l'armée, dans un communiqué. Selon l'armée, des centaines de femmes et d'enfants retenus captifs par Boko Haram ont été libérés ces derniers mois, notamment dans la forêt de Sambisa, un des repaires historiques du groupe islamiste désormais affilié à l'organisation État islamique (EI).
Dimanche dans la journée, les militaires nigérians ont également mené des frappes aériennes sur le village de Bita, non loin de la forêt de Sambisa, où Boko Haram s'apprêtait à lancer une offensive. "De nombreux" islamistes ont été tués, a précisé l'armée, sans plus de détails.
Plus tôt cette semaine, l'armée a annoncé avoir libéré 30 otages dont 21 enfants et sept femmes près de Dikwa, à quelque 90 km à l'est de Maiduguri, puis 59 otages, dont 29 femmes et 25 enfants au cours d'une autre opération près de Konduga, une ville également située sur l'axe qui relie Maiduguri à Bama.
Plus de 15 000 morts
Ces opérations font suite à une attaque du groupe islamiste dans la nuit de samedi à dimanche : 13 personnes ont été abattues à Malari, un village proche de Konduga. Les assaillants, qui venaient sans doute de la forêt de Sambisa, selon un milicien qui combat Boko Haram aux côtés de l'armée, ont brûlé des maisons et des boutiques de ce village dans ce qui ressemblait à une "mission de vengeance", a rapporté un témoin, suite à des dénonciations.
Samedi, plus au nord, la ville de Gamboru, située sur la frontière camerounaise, a aussi été attaquée par des islamistes, selon des témoins de villages alentours.
Par ailleurs,une nouvelle vague de violences frappe le nord-est du Nigeria depuis l'investiture, le 29 mai, du président Muhammadu Buhari, qui a érigé en priorité la lutte contre les islamistes. En deux mois, plus de 800 personnes y ont été tuées.
L'insurrection de Boko Haram ensanglante depuis 2009 le Nigeria, où elle a fait plus de 15 000 morts, et s'est étendue depuis plusieurs mois au Tchad et au Cameroun voisins, touchés à leur tour par des attentats-suicide meurtriers inédits sur leur sol, presque toujours perpétrés par des femmes.