Un millier de soldats tchadiens engagés depuis le début de l'année au Cameroun dans les combats contre les islamistes nigérians de Boko Haram sont rentrés samedi à N'Djamena, a constaté un correspondant de l'AFP.
Les troupes ont défilé dans la capitale en présence du président Idriss Déby Itno.
"Votre mission en soi n'est pas terminée, mais votre retour se justifie par la prise en compte de votre zone par la force multinationale" chargée de lutter contre les islamistes, a déclaré dans une allocution le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, Mbailando Tatola.
"Votre mission a permis de donner un coup d'arrêt à l'ennemi mais elle a également permis d'exprimer la solidarité avec le peuple du Cameroun", a-t-il ajouté.
Selon une source sécuritaire, environ 1.500 soldats tchadiens restent déployés dans la zone frontalière entre le Cameroun et le Nigeria.
Le Tchad a engagé son armée au Cameroun le 17 janvier 2015 face à la multiplication des attaques meurtrières menées par les combattants de Boko Haram qui a depuis rallié l'organisation de l'Etat islamique (EI).
Pour combattre Boko Haram, les quatre pays riverains du lac Tchad - Cameroun, Nigeria, Niger, Tchad - et le Bénin ont mis sur pied une Force d'intervention conjointe multinationale (MNJTF), avec un quartier général à N'Djamena au Tchad.
Début septembre, le 1er secteur de cette force a été installé à Mora, dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun.
Face aux offensives des armées de la région, les insurgés de Boko Haram ont perdu depuis début 2015 la plupart des territoires qu'ils contrôlaient, principalement dans le nord-est du Nigeria.
Mais ils restent solidement retranchés dans des zones difficiles d'accès - forêt de Sambisa, monts Mandara, îles du lac Tchad - et multiplient les attentats-suicides, au Nigeria, mais aussi au Niger, au Cameroun et au Tchad.