• Elle avait envoyé l’enfant en question au Cameroun pour rejoindre ses frères
• La Camerounaise en question a déjà passé près de 3 mois en prison
• Il s’agit d’une histoire de famille qui se termine mal
C’est une affaire assez rocambolesque dans laquelle est mêlée une Camerounaise qui est accusée d’enlèvement et de séquestration d’une fillette de 13 ans. Elle a comparu ce lundi 18 octobre devant la justice neuchâteloise en Suisse.
Pour comprendre cette affaire, il va falloir aller à l’origine, comme le rapporte le site de la radio RTN en Suisse.
« C’est une histoire de vie chaotique qui a pris forme dans la salle du Tribunal de police à Boudry lundi matin. Une femme de 44 ans devait répondre d’enlèvement, de séquestration et subsidiairement d’enlèvement de mineur. Elle est accusée d’avoir soustrait une fillette de 13 ans à la famille d’accueil chez qui elle venait d'être placée et de l’avoir envoyée seule au Cameroun. La plainte émane de l’Autorité de protection de l’enfant et de l’adulte. Tout commence lorsque cette Camerounaise, qui a épousé en secondes noces un Neuchâtelois, adopte la fille d’une amie ; une adoption validée au Cameroun en 2009 mais pas reconnue en Suisse. Cette femme aura ensuite deux autres garçons par insémination artificielle, son mari ayant subi une vasectomie », relate le site.
Tout est parti d’une histoire de vie de famille qui s’est terminée d’une manière chaotique. Le site revient sur les motifs de ce désastre.
« Le mariage vire au fiasco. L’époux est alcoolique, la maison est trop animée à ses yeux avec les trois enfants et les coups pleuvent. L’épouse est notamment condamnée pour des violences envers son mari. Des traces de coups ont aussi été repérées sur la fille aînée, celle qui a été enlevée, de même que des problèmes de comportement et d’hygiène chez l’un des garçons. Les trois enfants finissent par être placés en institution à partir de 2013. La mère est encore condamnée pour avoir prélevé quelque 60'000 francs sur les comptes des enfants pour financer le lancement d’une entreprise. L’époux, beaucoup plus âgé que sa compagne, décède en 2018 et les choses se calment. L’accusée a ainsi pu récupérer la garde de ses garçons, qu’elle a emmenés au Cameroun, où ils résident toujours. En revanche, il est prévu que la fille aînée, qui n’est pas l’enfant biologique de l’accusée, soit placée en famille d’accueil après deux tentatives de suicide survenues en foyer. C’est à ce moment que germe le projet de la mère d’emmener également au Cameroun celle qu’elle considère comme sa fille. Deux jours après l’arrivée de l’enfant en famille d’accueil, sa mère l’emmène en avion à Paris. La jeune fille s’envolera ensuite seule jusqu’au Cameroun où elle se trouve encore, aux côtés de ses frères », lit-on en substance.
L’on apprend qu’après cet épisode, la maman est revenue en Suisse pour se livrer à la police afin de les rassurer sur le sort de sa fille. C’est à partir de ce moment, qu’elle est emprisonnée de manière préventive durant 80 jours.
Actuellement, le Ministère public, absent aux débats, réclame 12 mois de peine privative de liberté et l’expulsion de l’accusée durant 5 ans. L’avocat de la prévenue a quant à lui dépeint une mère qui a répondu à l’appel de détresse de sa fille, qui lui faisait part de son mal-être en foyer. Les difficultés découlent selon lui du fait que la Suisse n’a pas reconnu l’adoption de l’aînée. À ses yeux, seule une peine pécuniaire avec sursis permettra de ne pas éloigner une fois encore cette femme de ses enfants. L’accusée a conclu en disant que l’alcoolisme de son mari et ses problèmes de couple l’ont empêchée de chérir et d’éduquer ses enfants comme elle l’aurait voulu, mais qu’elle les aime de tout son cœur.
La Camerounaise sera située sur son sort très prochainement.