Culture of Wednesday, 5 April 2017

Source: cameroon-tribune.cm

A la découverte de la chanteuse, Estel Mveng

Artiste Camerounaise, Estel Mveng Artiste Camerounaise, Estel Mveng

Douala, Jazz club La Chaumière à Bonapriso,le jeudi, 23 mars 2017. C’est le premier showcase de la première édition du Salon international des voix de FAME.

Sur scène pour nous, en plus de Myria Bika, une jeune chanteuse locale pleine de bonne volonté et Licelv, une voix venue de la République démocratique du Congo, on a redécouvert Estel Mveng.

Après l’avoir vue pour la première fois en live en avril de l’année dernière, lors du Focus Musique organisé par l’Institut français de Douala.

Et déjà à l’époque, on avait été frappé par une chose. Estel Mveng, c’est plus qu’une chanteuse, même si elle a une délicate mais puissante voix. Plus que de l’ethno-fusion, entre Ekang et Ewanga.

C’est une scénographie, une transversalité qui mêle chant, conte, théâtre, etc. Car, comme elle l’explique : « C'est dans les gènes. Je viens d'une famille où il y a beaucoup d'artistes.

Ils étaient des conteurs, des écrivains, des chanteurs, etc. Dans ma famille, les gens ont toujours cherché à faire quelque chose de différent». De plus, elle fait beaucoup de recherches.

Lors du FAME 2017, comme à son habitude donc, le prix Découverte Musique du Goethe Institut 2016 a offert un spectacle. Et pour se mouvoir facilement sur scène, la chanteuse a un micro-oreillette solidement accroché.

« A ne minga », « Adada », « A gué gué », « Ekang », autant de morceaux qui se sont déroulés en respectant les codes de l’univers d’Estel, elle qui puise dans la tradition Béti, même si elle a commencé par le jazz. Des accessoires, des tenues rappelant l’histoire de son peuple, des cordes vocales dont le chanter correspond au phraser traditionnel.

Des rituels aussi, qui ne lui attirent pas que de la sympathie. « On me colle une étiquette de membre de cercles ésotériques. Les gens pensent que je fais des choses mystiques, pourtant c'est mon cœur qui parle », assure la « mane ngoan bene ».

Son projet s’appelle d’ailleurs « Nnem, le cœur qui chante ».
Conséquence, comme sur la scène de La Chaumière, la petite-fille du défunt Père Engelbert Mveng se retient : « J'ai prié dans les loges pour me retenir, pour que les gens n'aient pas peur. Par exemple, je ne suis pas venu avec mon mort.

J'ai retenu mon spectacle et ce n’est pas quelque chose qui me plaît. J'aime être libre ». N’empêche ! Estel Mveng compte bien continuer sa carrière. Son maxi-single est déjà disponible en attendant l’album prévu pour février 2018.

Et actualité plus proche, celle qui compte se faire appeler bientôt « La Mveng » sera à Douala dans les prochains jours pour caler des dates de spectacle.