Ecrivain camerounais, Felix Mbetcho est aussi l'un des blogueurs les plus lus de sa génération.
Son dernier ouvrage intitulé "La République du piment", comme il a en a l'habitude avec son langage cru, il révèle cette tendance aujourd'hui pour la société camerounaise d'utiliser le mot piment pour caractériser la frivolité.
Les artistes en parlent. Ils utilisent ce mot "piment" dans leurs chansons. Felix Mbetcho a aussi son regard d'écrivain sur la chose.
Voici un extrait du livre
" Le piment est un mot banal, devenu un concept fort, qui sert à désigner les activités autour du « manger » du « boire » et du « faire ». Il est donc le trait d’union entre ces deux dimensions : le ventre et le bas-ventre. Il devient la monnaie d’échange dans un marché de plus en plus fleurissant, portant le nouveau visage de la corruption et du divertissement dans notre pays.
L’épice indispensable dans nos plats au quotidien, qu’on soit à la maison, à l’école, ou à l’église…on l’esquive en public, mais on le courtise dans le secret des couloirs de la nuit, des bureaux, des chambres d’hôtels, des toilettes des boites de nuit…il se pose donc comme le principe nourricier des appétits charnels.
C’est au regard de la floraison de l’usage du piment dans le langage commun, que l’auteur a voulu comprendre le rapport entre ce mot et la société camerounaise. A la manière d’un photographe, il expose la réalité telle qu’elle se présente, loin de tout jugement de valeur.
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