Culture of Friday, 8 December 2017

Source: laminute.info

Achille Kofana: un artiste de génie

Achille Kofana Achille Kofana

« Ce n’est pas encore le grand succès, mais le titre « Bato badifia » de mon unique album pour le moment, me fait vivre ». C’est ainsi que, sans acrimonie, vous répond Achille Kofana, de son nom d’artiste « Mpoungoutaire » à la question de situer sa carrière musicale. Originaire de l’arrondissement de Bokito, dans le département du Mbam et Inoubou, le trentenaire s’est octroyé à la faveur du travail, le statut de héraut de la culture mbamoise en général et yambassa en particulier, dans le microcosme du show-biz de son pays.

Fils d’un mélomane, c’est à la fleur de l’âge qu’Achille commence à flirter avec un monde qui deviendra sien après quelque temps seulement. Il a 12 lorsqu’il est appelé « spirituellement dans la musique. Mon papa étant mélomane, j’intègre immédiatement une chorale et pendant que j’y suis, je fais la connaissance d’un ami à mon père, qui était un orfèvre de la guitare qui me forma pendant deux ans. Je commence alors à prester lors des kermesses. Ça fait donc 17 ans que je fais de la musique », témoigne l’artiste.

Son répertoire compte un album de 8 morceaux, dont le titre est : « déclaration ». Cette galette musicale remporte du triomphe sur tout triangle nationale, et lui a permis de gagner plusieurs distinctions. Très agité d’une énergie mystérieuse qu’il offre à son public et aux clients du cabaret 144 d’Anguissa à Yaoundé où il preste tous les week-ends, le mbamois n’entend pas dormir sur ses lauriers. Il sait qu’il lui faut encore du travail pour tutoyer les dieux de son art. En projet, ce jeune Camerounaise très actif est maintenant dans le studio pour commettre un single. Et aussi une tournée nationale est prévue au mois de mars 2018.

Inscrit au fichier national, membre de la Socam puis de la Sociladra, « Mpoungoutaire » est une véritable bête de scène. Comme ce week-end où il a participé au festival Ilouméné des peuples yambassa, ce grand artiste en devenir ne manque pas l’occasion de valoriser sa culture, comme le témoignent ses participations au festival ‘’Cahanda’’ ou encore ‘’festi-ebassa’’.

Bien que chantée en sa langue maternelle, sa musique reste très diversifiée. Cet amateur de la comédie et du sport est célibataire ; mais père d’un enfant. Les légumes, le taro et le ‘’kok’’, constituent ses menus de prédilection.

Mais comme lui-même dit : « bato badifia » qui signifie « les gens ne sont pas bons » en langue gounou (yambassa), sinon avec le travail qu’il abat au quotidien, il serait aujourd’hui au petit nuage. Mais, il n’est jamais trop tard, le meilleur reste à venir.