La Fondation AfricAvenir internationale organise depuis hier lundi à son siège, à Bonaberi, à Douala, une rencontre internationale au cours de laquelle les voix des Camerounais âgés de 90 à 110 ans, mais aujourd’hui décédés seront entendues sur la genèse du Cameroun.
Du lundi 29 février 2016 au mercredi 2 mars 2016, la Fondation AfricAvenir International abrite entre 9h et 16h une série d’activités à son siège à Bonaberi, à Douala. Il s’agit de la rencontre internationale de Douala. Elle constituée non seulement de la mémoire collective africaine, mais aussi d’autres cérémonies, des expositions et de plusieurs débats scientifiques. À travers la mémoire collective africaine, la Fondation AfricAvenir internationale veut contribuer à la préservation du patrimoine par des témoins camerounais de l’histoire lors de la naissance du Cameroun moderne de 1884 à 1916 - la période de l’Allemagne au Cameroun- et de1920 à 1930 – la période de la France et de la Grande-Bretagne au Cameroun- . Les voix des Camerounais âgés de 90 à 110 ans, mais aujourd’hui décédés seront entendues sur la genèse du Cameroun à l’époque coloniale. Ce sont des voix enregistrées lors de recherches effectuées entre 1981 et 1986.
Restitution des voix des anciens témoins de l’histoire
Le ministre des Arts et de la Culture le Pr Narcisse Mouelle Kombi est annoncé à l’ouverture solennelle des cérémonies ce lundi 29 février 2016. En présence des représentants du ministre de la Communication, du ministre de l’Enseignement supérieur; du ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation ; du ministre des Finances. Mais aussi du doyen du Sénat Chief Mukete Victor, de plusieurs Rois, des sultans, des Lamibés, des ambassadeurs, des invités du Mali, du Sénégal et de la Gambie, les sections de Corée du Sud, d’Autriche, de France et d’Allemagne de la Fondation AfricAvenir international. Ainsi que du Dr Anna –Monika Lauter, directrice du patrimoine de la Gerda Henkel Stiftung, la fondation allemande qui permet la réalisation du projet. Outre le mot de bienvenue du Prince Kum’a Ndumbe III, plusieurs autres personnalités devront prendre la parole.
Au cours de la première journée, le Pr Kum’a Ndumbe III présentera le projet en sept projets, de 2015 à 2022 : «L’Afrique et les Africains : de l’origine de l’humanité à la Renaissance aux 21es siècles.- Contribution au dialogue international, au développement endogène et la paix durable». Une première cérémonie de restitution des voix des anciens témoins de l’histoire interviewés entre 1981 et1986 va précéder la visite de la maison d’Editions AfricAvenir et de la Bibliothèque Cheikh Anta Diop avec ses archives sur l’histoire du Cameroun. Il est prévu ensuite le vernissage de l’exposition «La modernité à la rencontre du passé». Vernissage qui va se poursuivre jusqu’au 15mars 2016. Les premières publications du projet seront diffusées et des échantillons des DVD «Quand les anciens parlent…les voix des ancêtres, témoins de l’histoire» seront remis aux médias à la fin de la journée du lundi 29 février 2016.
D’autres activités, dont les présentations d’ouvrages, de manuscrits historiques, de travaux ; de projets de thèse, des boursiers de doctorat retenus sont prévus le mardi 1er mars et le mercredi 2 mars 2016. Une autre cérémonie de remise aux médias des spécimens des premiers résultats scientifiques publiés et de copies de parchemins de quelques manuscrits de Tombouctou et copies de manuscrits en écriture ajami aura lieu le mercredi 2 mars 2016. Président de la Fondation AfricAvenir international, le Pr Kum’a Ndumbe III présentait le vendredi 19 février 2016 à la presse l’objet de cette rencontre internationale : « La question fondamentale à se poser est celle de savoir si les Camerounais et les Africains sont disposés et prêts à retrouver leur mémoire effacée. Nous avons besoin de notre mémoire collective », avait souligné Kum’a Ndumbe III.
Rendre au Cameroun une partie de sa mémoire
Ce dernier avait tenu à dire que «Nous voulons rendre aux Camerounais une partie de sa mémoire. C’est pourquoi nous avons mené des recherches dans les années 1980. Nous avons rencontré 176 vieux Camerounais. Nous avons sélectionné 20 octogénaires et centenaires originaires de différentes régions du pays qui a accepté de faire des témoignages en leurs langues respectives», avait déclaré le Pr Kum'a Ndumbe III. En précisant que «nous montrons des données sur la mémoire collective de nos peuples. Nous sommes Africains et nous devons retrouver notre héritage et le mettre à la portée de tous. Nous pouvons ainsi construire les nations africaines (…)», avait-il conclu.