Culture of Monday, 2 October 2017

Source: voila-moi.com

Analyse sur 'Patrimoine', le nouvel album de Lady Ponce

Couverture de l'album Couverture de l'album "Patrimoine" de Lady Ponce

Lady ponce revient avec un nouvel album qui est dans les bacs depuis ce 20 septembre. PATRIMOINE est un projet 12 titres dont les premiers extraits sont Ella (en audio) et Mon médecin en vidéo.

Alors qu’elle s’est faite peu présente sur la scène ces deux dernières années, ses derniers singles n’ont pas vraiment fait écho. Surement à cause de l’orientation qu’elle a proposée ( plus soft et plus consciente) face aux attentes de son public. Son dernier clip « Connais tu l’amour », bien que belle chanson totalise moins 200.000 vues sur youtube à nos jours.

Qu’est ce qu’il y a dans ce nouvel album? Parlons des premiers extraits de ce disque?

Ella : Piste 1

Pour l’instant disponible en audio, c’est le morceau qui introduit l’album. Show dans l’ensemble, fait dans un style d’animation. Ce titre est une performance spéciale de part la mise en valeur de la composition musicale du rythme Ekang fait avec des sons synthétisés. L’entrée des instruments est progressive et on sent bien que l’on a affaire à une artiste qui a l’expérience du live. Des percussions, à la batterie, caisses claires, guitares. Des voix de chœurs, et du chant avec un style proche des voix de foret. Sur le plan musical ce morceau justifie bien le nom « Patrimoine » donné à l’album. Il annonce aussi bien sa couleur. Par contre, on peut y déplorer deux aspects plutôt dévalorisants:

Tout d’abord la performance de Lady ponce. Bien que les chants soient bons, on constate trop de cris et de saturation. Du coup ça fait plus mal à la tête que plaisir à l’oreille.

Puis, l’autre aspect décadent de la chanson, ce sont ses paroles. Le « Mvet Ekang » est une musique de paroles nobles et propres, Lady Ponce en fait plus un brouara qu’un vrai porte message. Il est d’ailleurs déplorable de constater comment elle appelle les noms de personnalités influentes en associant des discours bas. Extrait : « Mr Francis Nana, positionne tes last, Biopharma positionne tes lolos ».

Certes c’est ce que certains aiment entendre, mais d’un angle représentatif c’est mal vu. Rappelons que Mr Francis est le président fondateur du groupe Biopharma. Même si c’est un placement, ça manque d’éthique et de bon traitement.



« Mon médecin »: deuxième piste du disque.

Celui ci est la mise de Lady ponce pour son retour. Elle l’a d’ailleurs offert en clip vidéo. Mon médecin c’est une chanson plutôt bien inspirée et je dirai intelligemment écrite. Le morceau parle de sexe, de convenance, avec un ton mature et assez cliché. Sur ce Bikutsi cool au ton lyrique, la voix de Lady Ponce convient bien à la cadence et à la musique, elle mise d’ailleurs en particulier sur son chant.

Dans un paradigme Adam et Eve, cette dernière met en valeur la correspondance que l’homme et la femme peuvent avoir sur le plan sexuel. S’érigeant ici comme celle qui a trouvé son Adam, celui là qu’elle appelle. Mon médecin, Lady ponce montre comment la femme peut se détacher du matériel et des autres intérêts lorsqu’elle trouve son équivalent. De l’humour dans le texte mais surtout une leçon. « La femme qui est satisfaite par un homme sur le plan sexuel ne peut pas se séparer de ce dernier « . Cela semble plus être dirigée vers les jeunes filles.

Le clip quand à lui met en exergue la dimension sensuelle des lyrics, on y voit Lady ponce dans une scène à allusion sexo-romantique . Mais on a aussi le côté patrimonial de la musique qui est construit en image, les tenues, les lieux de tournage, se rapprochant de la culture originelle de chez nous. Un clip qui valorise divers types d’expression artistique à l’instar du body painting et la couture afro.



Dans ce second cas, le discours est plus atténué, mieux traité et mieux dit. Comment va se comporter ce titre? On ne peut encore le dire. Toutefois, force est de constater que Lady Ponce veut offrir un juste milieiu entre son côté « Ambianceuse » et « La chanteuse réelle qu’elle est ». On en saura plus en écoutant l’album.

Le défi pour la ponceuse n’est pas gagné d’avance quand on tient compte du contexte actuel (Mani Bella et Coco argentée d’un côté et les musiques urbaines de l’autre). Le moins qu’on puisse c’est qu’elle réussit à se faire remarquer au moins en termes d’images. Sans commentaires, regardez les pochettes