Culture of Monday, 26 October 2015

Source: culturebene.com

Arnaud Palody a su choisir le « Meilleur Couloir »

Arnaud Palody Arnaud Palody

Arnaud Palody est un jeune artiste camerounais au talent confirmé et pertinent ; du mélange des cultures camerounaises dont il a su profiter pleinement, aux multiples expériences musicales qu’il a accumulé lors de son long séjour au Congo-Brazza et au Congo-Kinshasa, il est un puits intarissable de mélodies et de compositions qu’on ne saurait ne pas reconnaitre à l’écoute de ses chansons.

Aujourd’hui il nous présente officiellement son tout premier album intitulé « Meilleur Couloir ». Allons savoir pourquoi…

Sa détermination inexpugnable s’est forgée à l’époque où il se lançait dans le commerce ; fort de sa belle voix et de son génie en termes de composition de mélodies et très apprécié par son entourage, Arnaud Palody compris qu’il fallait absolument faire de sa passion un métier.

A force de côtoyer les artistes lors de ses périples au Congo-Brazza puis par la suite au Congo-Kinshasa, surtout aux côtés des élèves de la classe Wengue Musica Maison Mère notamment FABREGAS voire le grand maitre WERRASSON, PALODY va se mettre véritablement au travail.

L’homme va d’ailleurs ressasser ses anciennes compositions qu’il associera aux nouvelles pour en faire un album complet. Celui-ci est alors à forte coloration rumba, mais on y retrouve également de l’afrobeat, l’afropop, et un leger parfum de slow.

Pour justifier son choix, Palody n’y va pas par quatre chemins : « La Rumba (congolaise) c’est la meilleure musique au monde selon moi ; je pèse bien mes mots. C’est le MEILLEUR COULOIR qu’un artiste africain puisse choisir car c’est une école pour toutes les autres musiques », allègue-t-il.

Pour entamer ce long couloir de dix haltes, le titre « La nuit, le monde de la nuit » (Mademoiselle Lookout), qui est un afrobeat chanté en Pidgin et Ngiemboon (langue maternelle de l’artiste) qui est un élan festif pour déjà annoncer les couleurs et hymne de l’ambiance.

Le vidéogramme dudit titre tourne en ce moment en boucle sur les chaines locales et suscite déjà l’admiration de nombreux mélomanes. La balade musicale se poursuit avec « Amour réel » (toujours une rumba), en dédicace à Mama Rose « Mama Na Mani, grande dame de cœur » comme il aime l’appeler, qui l’a toujours soutenu dans les bons comme dans les mauvais moments.

C’est aussi grâce à cette dernière que l’album en question ait pu sortir. « Coller-plaquer-serrer », troisième plage, est un hommage au Président Ndom depuis Lilles en France. Ce dernier n’a jamais manqué de manifester son soutien à l’égard du jeune artiste et celui-ci lui en est très reconnaissant. Une série d’hommages qui témoigne de l’humilité et de la modestie d’Arnaud Palody qui n’a visiblement jamais perdu ses repères.

Mais la vie de Palody n’a pas été un long fleuve tranquille ; pour lui, c’est beau de faire danser quand on a reçu le don du chant, mais il faudrait également savoir s’en servir pour dénoncer, éduquer et surtout attirer l’attention sur un sujet précis. Le quatrième crochet de l’album en dit d’ailleurs long ; il fallait en même temps adoucir l’atmosphère d’une rumba pour ne pas faire sentir l’âcreté du discours.

« Elengui goût » prononce ainsi l’amertume des déboires d’une femme qui depuis son mariage n’a presque jamais vu son époux à la maison du fait qu’il découche sans arrêt et la méprise par-dessus tout. Pourquoi tant de négligence à l’égard de celle-là qui en réalité n’est autre que l’essence de nos vie, le nombril de notre existence ? D’où la cinquième plage, « Bizou » (afropop), dans laquelle l’auteur dit MERCI aux femmes pour tout ce qu’elles font au quotidien pour Nous.

Pour avancer, avant toute chose dans la vie il faudrait déjà savoir d’où l’on vient ; Palody a toujours su composer, et se disait que toutes les chansons que le ciel lui avait inspirées à son adolescence un jour feront sa carrière. Le titre « Faya moto » (afropop à la Bana C4 et Toofan) en est la parfaite illustration. C’est sans aucun doute l’un des titres qui feront bouger l’Afrique dans les prochains mois.

L’artiste se souvient d’ailleurs qu’il s’agit ni plus ni moins là que de sa toute première composition personnelle. Ce titre a pour visée l’interpellation et l’introspection ; l’artiste ici rappel que : « ce que Dieu a accompli pour toi, il peut tout aussi le faire pour moi ».

Bien que la chanson prête à confusion (d’aucuns y ont vu une sorte de message codé adressé à Papy de Petit Pays ou encore Eric Chimita qui en quelque sorte avaient parrainé Palody à ses débuts. Les mauvaises langues disaient alors qu’il leur mettait en garde comme quoi son succès n’était plus loin… ; que non !), son orchestration relève de la maestria et on y ressent beaucoup de maturité dans la tessiture.

Les amis occupent aussi une place dans cette œuvre savamment cuisinée ; le 7ème titre « C’est Vrai » (Rumba), est ainsi dédié à un ami cher à l’artiste, un certain Duplex Six Milliards encore appelé Papa Na James, jeune homme d’affaires toujours prêt à soutenir de nobles causes.

« Libala », 8ème plage (Rumba) est une chanson anecdotique qui raconte des moments avec son frère aîné le Dr. Mba Gasland; les deux ont grandi ensemble…

« Maderavoum » (afropop) c’est le petit nom donné aux espèces de yoyos à l’africaine ; c’est une capsule de boisson que l’on aplatit et y perce deux petits trous à travers lesquels on fait passer du fil. Après l’avoir longtemps tourné, il suffit de tirer sur les deux extrémités dans un mouvement de va et vient et le tour est joué.

C’est l’une des premières maquettes de Palody, et elle lui rappelait les jeux de son enfance. Très appréciée à l’Ouest et recommandée spécialement dans cet album, la chanson est bien partie pour connaitre une expansion digne de ce nom ; il l’a bouclé chez le très réputé J-P Fiong de l’orchestre Sans Visa. Il l’a dédie à Mama Essinga Love, la Mama Na Loveline, qui a beaucoup contribué pour la préparation de cet album.

Alors qu’il pensait avoir bouclé l’album à neuf titres et s’apprêtait à le remettre à Mama Love, cette dernière lui fait la remarque sur son humilité et lui rappelle que c’est cette qualité qui précède la gloire. Une remarque qui va lui inspirer une nouvelle chanson, « L’humilité précède la gloire » (une rumba) travaillé chez Dj Ramses, qui complètera alors l’album à 10 titres.

Ce magnifique cocktail de rythmes et d’ambiance, mais surtout de messages et d’émotions, ne coûte que 2000 F Cfa et vous pouvez déjà vous le procurer à Yaoundé (au Marché Central chez FOPA DELIO, à Titi Garage vous demandez DJAKARTA, chez Papy de petit Pays, il y a également le Rond Point DAMAS, le marché MOKOLO) à Bafoussam vous le trouverez chez 2PARIS le créateur de la danse WHATSAPP, à Douala chez Bertrand Lemix. Bien évidemment, un stock est disponible à Culturebene.