• Les faits se sont produits au Lycée technique de Bamenda
• C’est le surveillant qui aurait envoyé le premier coup de poings
• Le pire a été évité de justesse
Des scènes de violence dans les établissements scolaires au Cameroun, l’on en dénombre presque chaque jour. La violence a pris en otage le monde éducatif avec des séries de bagarres d’usage d’armes blanches, de consommation de produits stupéfiants etc. malgré l’intervention de l’Etat à travers les sensibilisations et autres, le fléau est loin de quitter le monde scolaire. Le confère lebledparle.com rapporte une scène assez invraisemblable qui s’est produite à Bamenda il y a quelques jours.
En effet, la scène de violence a été enregistrée au Lycée technique de Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-Ouest. L’altercation physique, selon la vidéo devenue virale sur la toile, met aux prises un surveillant général et l’une de ses élèves, rapporte le site.
Selon les témoignages, cette altercation serait partie d’une incompréhension qui a poussé l’enseignant à donner en premier le coup de poing à son apprenant qui a ensuite riposté. La bagarre a été séparée par les autres élèves, témoins oculaires de cet incident. Si cette scène a laissé perplexe plus d’un, il est à noter que les responsables dudit établissement n’ont pas pour le moment porté des éclaircissements sur l’incident.
Ce phénomène devient récurrent et doit interpeller davantage tous les acteurs du monde éducatif. L’Etat doit prendre les dispositions nécessaires pour qu’à la longue, l’autorité de l’enseignant soit réinstaurée dans les établissements scolaires. Les parents aussi ont une lourde responsabilité. Ils ne doivent pas laisser seulement leurs enfants sans aucun suivi.
S3XE - DROGUE - VIOLENCE: l’école, nouveau temple de Sodome et Gomorrhe ?
Consommation de drogue, partouzes, pratiques de sorcellerie…, la communauté éducative semble débordée par ce phénomène de mode dans les établissements scolaires à travers le pays.
La situation est à la fois alarmante et préoccupante. La quête du savoir laisse progressivement la place aux dérives dans les établissements scolaires. À Yaoundé, les populations ont encore en mémoire, le cas d’une trentaine d’élèves exclus au Lycée bilingue de Mendong, dans l’arrondissement de Yaoundé VI. La décision du proviseur est tombée le 03 novembre dernier, au terme d’un conseil de discipline. Ces élèves ont été exclus pour des motifs de consommation des stupéfiants pour certains, et de partouzes pour d'autres. En effet, le 22 octobre dernier, une dizaine d’élèves arborant la tenue du Lycée bilingue de Mendong a été aperçue dans un domicile non habité non loin de la brigade de gendarmerie du quartier éponyme. Ils seront interpellés par la gendarmerie grâce à une du voisinage.
« Dans cette maison inhabitée, des élèves étaient en possession de quatre bouteilles de whisky et ils consommaient des stupéfiants. Certains se sont échappés et nous avons conduit les autres à la gendarmerie. Étant donné qu’ils étaient mineurs, nous les avons libérés après que leurs parents ont signé des procès-verbaux. Mais, nous sommes toujours à la recherche de celui qui livre la drogue aux élèves », relate sous anonymat, un gendarme. Il y a environ un an, dans une salle de classe du même établissement, une scène de partouze géante avait mis en scène des élèves. Elle avait fait le tour des réseaux sociaux. Pendant que ces deux groupes d’élèves étaient définitivement radiés des effectifs du Lycée bilingue de Mendong le 03 novembre dernier, deux élèves du Lycée d’Elig-Essono, toujours dans la capitale politique, ont été arrêtés en flagrant délit de détention de la drogue. Ces élèves, rapportaient les sources policières, étaient non loin du lycée, dans le périmètre des vendeurs de cannabis. Deux ans plus tôt, une vingtaine d’élèves du même lycée situé non loin des quartiers réputés dangereux comme Elig-Edzoa et Etoa-Meki, avaient été interpellés avec une quantité importante de drogue.
Débauche
Des dérives qui viennent s’ajouter à celles enregistrées dans d’autres établissements scolaires dans les villes de Yaoundé, Douala, Kribi, entre autres. En effet, l’année scolaire 2020-2021 a tristement été marquée d’une part par le phénomène de porte-monnaie magique au sein du Lycée bilingue de Kribi, dans le département de l’Océan, région du Sud et d’autres part, par des scènes de partouzes, avec à l’appui, des vidéos devenues virales sur les réseaux sociaux tournées dans des établissements scolaires à Kribi et à Douala. Trois établissements étaient impliqués dans ces pratiques de débauche dans la dernière ville (un lycée technique, un lycée d’enseignement général bilingue et un établissement privé) et un dans la première.
Au cours de cette année scolaire, d’après des rapports des chefs d’établissement scolaire transmis à la ministre des Enseignements secondaires, Pauline Nalova Lyonga, les élèves impliqués dont les acteurs et les photographes, avaient été exclus de l’école. Les spectateurs avaient quant à eux écopé d'une exclusion temporaire de huit jours chacun. Mais, à Kribi, les 14 élèves exclus pour partouze avaient été réintégrés par la ministre des Enseignements secondaires, au cours d’une mission de travail à Kribi.
Arme blanche
Cinq autres jeunes régulièrement inscrits, impliqués dans l’affaire dite du porte-monnaie magique au Lycée bilingue de Kribi, avaient également été radiés des effectifs du lycée. Parmi les cinq apprenants, deux étaient poursuivis en justice et comparaissaient libres pour pratique de sorcellerie. Ils avaient, en effet, été libérés sous caution. Une autre scène qui avait négativement marquée cette année scolaire s’était déroulée à Obala, dans le département de la Lekié, région du Centre. Le 20 novembre 2020, un élève s’était servi d’une arme blanche, objet pourtant interdit dans l’enceinte des établissements scolaires, pour couper le doigt / de son camarade.
L’année scolaire 2019-2020, elle aussi, avait inscrit de tristes souvenirs dans les mémoires. Deux meurtres avaient marqué ladite année. Le 14 janvier 2020, un jeune enseignant de mathématiques, Boris Kevin Njomi Tchakounté, avait rendu l’âme aux portes du Centre hospitalier universitaire de Yaoundé. C’était suite à un coup de poignard qu’il avait reçu alors qu’il dispensait sereinement son cours dans l’une des classes de 4e du Lycée Classique de Nkolbisson, à Yaoundé. Des témoignages de certains élèves de cette salle de classe, l’élève assassin, âgé de 17 ans, avait sorti un couteau de sa poche pour poignarder à la poitrine l’enseignant qui lui avait demandé de sortir de la classe. D’après le rapport fait à Pauline Nalova Lyonga, il s’agissait d’un meurtre prémédité, car, l’élève aurait fait part quelques heures avant de son intention de poignarder le professeur de mathématiques.
Tramol
Le 29 mars 2019, l’élève Tsanou Rosmaann Bleuriot avait lui aussi été poignardé à mort par son camarade au Lycée bilingue de Deido, à Douala. Des témoignages faisaient état de ce que ces deux jeunes qui étaient entourés de plusieurs camarades de classe se disputaient violemment. Soudain, l’un a sorti une arme blanche de sa poche et a poignardé son camarade sur le flanc avant de prendre la fuite. Poursuivi par ses camarades témoins de la bagarre, il avait pu être arrêté peu de temps après par la police non loin du lycée. À côté de ces deux faits majeurs qui avaient défrayé la chronique au cours de l’année scolaire 2019-2020, la présence de la drogue avait également été signalée dans certains établissements scolaires du pays. Ce fût le cas du Lycée de Nkol-Eton à Yaoundé, où en date du 11 novembre 2019, un élève d’un autre genre qui venait livrer la drogue aux élèves de ce lycée avait été stoppé par le proviseur. Ce dernier avait alerté la gendarmerie qui, dans sa fouille, avait trouvé dans le sac de l’élève suspect, les tenues de tous les lycées de la ville de Yaoundé avec une importante quantité de drogue.
Courant 2017, c’est le CETIC de Ngoa-Ekelle, toujours dans la ville de Yaoundé, qui défrayait la chronique : un élève de 17 ans avait été surpris en flagrant délit de consommation du chanvre indien dans les toilettes de l’établissement. Il détenait, par ailleurs, une trousse contenant une bonne quantité de filons de cette drogue, destinée à la vente. Il avait ensuite été remis entre les mains des éléments de la brigade de Melen. C’était en effet suite à un incident qui s’était produit une semaine avant son interpellation. À la suite de l’évanouissement d’un élève, celui-ci avait avoué à son réveil avoir avalé 11 comprimés de Tramol.