Culture of Wednesday, 1 June 2016

Source: cameroon-tribune.cm

Barthélémy Toguo immortalise Leïla Alaoui

Barthélémy Toguo, artiste plasticien camerounais Barthélémy Toguo, artiste plasticien camerounais

Des artistes de différentes nationalités dévoileront des œuvres autour de ce thème à Bandjoun Station, du 27 mai au 31 décembre 2016.

15 février 2016. La photographe franco-marocaine Leïla Alaoui (34 ans) est en séjour à Ouagadougou au Burkina Faso dans le cadre d’un projet de documentaire sur les violences faites aux femmes en Afrique de l’Ouest, initié par l’ONG Amnesty International.

Victime d’une attaque terroriste, elle perd la vie trois jours plus tard.
Quatre mois plus tard, Barthélémy Toguo, artiste plasticien camerounais de renommée internationale, décide de la ressusciter.

Sur le plan artistique naturellement ! Le miracle s’opère au musée d’art contemporain Bandjoun Station, qui abrite une exposition internationale intitulée « Dialogue(s) » depuis le 27 mai dernier.

Le vernissage de l’exposition vendredi dernier a permis au public de découvrir entre autres le projet « Crossings » de Leïla Alaoui, installation vidéo-artistique sur trois écrans qui retrace l’expérience des migrants subsahariens qui quittent leur pays dans l’espoir d’avoir une vie meilleure au Maroc.

Pour sa part, l’artiste camerounais Tatgedes expose 34portraits de rois actuels des villages de la région de l’Ouest et de quatre reines Bandjoun.

Son compatriote Salifou Lindou, artiste plasticien, révèle dans ses tableaux, le quotidien des « Nanga Boko » (enfants de la rue) qui sont sans-abri et se battent pour survivre.

23 artistes participent à cette exposition à laquelle a assisté avec enthousiasme, le gouverneur de la région de l’Ouest, Augustine Awa Fonka.

Avec à ses côtés S.M. Honoré Djomo Kamga, chef supérieur Bandjoun et parrain de l’exposition. Pendant près de deux heures, les participants ont découvert, à travers tableaux, dessins et photographies, ce que Barthélémy Toguo qualifie de « savant alliage de l’art contemporain à l’art traditionnel Grassfield ».

Pour le commissaire de l’exposition Germain Noubi, « Dialogue (s) » réalise un travail de mémoire qui met en valeur les artistes nationaux autodidactes, exposant auprès des œuvres d’artistes mondialement connus comme le Britannique David Hockney ou encore le Grec Jannis Kounellis pour ne citer que ceux-ci.

L’exposition prend fin le 31 décembre prochain.