Culture of Monday, 23 November 2015

Source: culturebene.com

Ben Decca sensationnel à Yaoundé à l’occasion de ses 30 ans de carrière !

Ben Decca effectue à Yaounde Ben Decca effectue à Yaounde

C’est avec le cœur lourd d’émotions, le corps débordant et vibrant de joie, et une soif nostalgique rassérénée, que le public de Yaoundé a quitté la salle de spectacles de l’Hôtel La Falaise au petit matin de ce dimanche 22 novembre.

Oui, la veille, nous étions plongés au cœur des années ’80 et cette excursion musicale sans précédent de temps en temps se permettait quelques escales dans le présent, nous offrant jusqu’aux plus récents succès du doyen des DECCA.

Ben Decca, pour ces 30 ans de Noces de Perles a été tout simplement exceptionnel !

C’était magique, c’était immanquable ! Après la soirée du 14 novembre dernier au Douala Bercy dans le cadre des trente bougies de carrière de l’oncle BEN, celle de Yaoundé hier samedi 21 à l’Hôtel La Falaise était alors très attendue.

Très courue des mélomanes, autorités, représentants diplomatiques et autres mordus de la bonne musique, la soirée a connu le succès qu’on lui prédisait. C’est dans une salle PLEINE à l’atmosphère joviale que la STAR du soir a eu le plaisir de faire son entrée.

Confortablement installé sur son fauteuil patriarcal juché à l’extrémité de la scène pour mieux apprécier et juger les performances de ses héritiers, à l’image de l’enseignant face à ses élèves soumis à un examen.

D’une sérénité inébranlable et avec une attention imputrescible, Ben donne son OK pour l’ouverture du bal.

Si le petit souci technique ne permettra plus malheureusement le passage de Lab’l sur le titre « Kwedi » (slow), l’expatriée Alama Kanté nous gratifiera d’une prestation époustouflante ; du rythme Mandengue fait-maison qu’élève volontiers le pas de danse de l’artiste, et le public est tout de suite conquis.

BEN peut alors intervenir dans un élan de partage, chose qu’il fera avec les autres artistes, symbolisant le passage du flambeau à la jeunesse. Là encore, on a une image : celle du père qui de temps en temps montre la voie à l’enfant, faisant alors un bout de chemin avec celui-ci. Mise en condition réussie, et la soirée prend enfin ses couleurs.

Le répertoire de l’artiste est revisité par la jeune génération, et à chaque fois, le public est séduit par la qualité du spectacle, la tessiture, l’émotion que suscite l’élan nostalgique de chaque titre.

Que dire des passages de Kaïssa Pakito dont le potentiel vocal et l’impeccable interprétation donnaient des frissons non seulement au public mais surtout à Ben Decca qui avouera que c’est l’un de ses meilleurs élèves. La dose d’animation atteint un autre pic lorsque Grâce, la sœur de l’autre, retrouve la scène pour un duo qui provoque l’hystérie !

« Amour à sens unique » et « Mumi », deux gros tubes et classiques revisités par les deux frères lèveront une fois de plus la foule. Même Grégoire Owona et l’ambassadeur Itinérant Roger Milla ne pouvaient se retenir. Les deux hommes rejoindront les artistes sur la scène, et à Grégoire d’esquisser un « bal à terre » aux côtés de Grâce Decca.

Moment magique qui pourtant n’était qu’un avant-goût, car l’inclassable batteur Ebeny Donald Wesley va également faire son show. Belle ambiance que viendra prolonger le jeune mais non moins averti Armand Biyag sur le titre « Muto Ka Wa » et « We Mba Ndome ».

Ben va rappeler ses origines ; lui qui d’une part est de la Côte et de l’autre du Centre, se souvient très bien de son Obeck à Mbalmayo dans sa tendre enfance.

S’exprimant en langue locale, il invitera sur la scène celui qui à une époque l’avait marqué par son talent fou et dont il ne se séparera plus. Ainsi apparait l’intrépide Gibraltar Dracus, et les titres « Bolobo New Look (bikutsi) et « Mbango Muam » font vibrer la salle qui, à minuit, peine à désemplir.

C’est en beauté que Ben refermera cette belle fête avec le titre abélé « Ebele o Boso », chanté par tous ; il était presqu’une heure du matin.

BEN DECCA est immortel !