Culture of Monday, 4 April 2022

Source: www.camerounweb.com

Calixthe Beyala n’est pas fière du Cameroun, elle donne les raisons

Calixthe Beyala fustige le désordre Calixthe Beyala fustige le désordre


• L’écrivaine touche du doigt un manque d'organisation

• Elle regrette que le bon sens soit rare

• Son intervention a le mérite de faire réagir un autre écrivain


L’écrivaine franco-camerounaise Calixthe Beyala a fait une sortie dans laquelle elle recadre sèchement des comportements déplacés observés régulièrement dans la société. Elle n’y est pas allée de main morte.

Pour la romancière franco-camerounaise, née le 26 octobre 1961 à Douala, les choses sont à l’envers au Cameroun. Plus exactement, pour reprendre ses mots, le « Cameroun est un pays des valeurs inversées ».

L’auteure a du mal à comprendre pourquoi, dans son pays, « les prostituées sont des modèles ; on les affuble de jolis sobriquets. Les vieillards sont des jeunes, on nous dira qu'ils ont la force de l'âge. Les voleurs sont les forces vives de la nation, et les intellectuels contestataires des terroristes dont l'objectif caché est de renverser le pouvoir en place ».

L’écrivaine poursuit en disant que « les personnes dont on nous vante les qualités sont souvent les pires médiocres et les hommes brillants des gens à abattre. Au Cameroun, il faut apprendre à toute lire à l'envers ; on va opposer l'élève à son illustre professeur, l'ouvrier au créateur d'entreprise, l'intellectuel à l'aboyeur sur les réseaux sociaux ».

Tout le monde dans le même panier

« Au Cameroun, n'importe qui peut insulter n'importe qui d'autre, hasarder une comparaison malheureuse. Mongo Beti sera mis au même niveau qu'une maison préfabriquée ou une poubelle réaménagée. Même les traditions partent à vaux l'eau ; les hommes en costumes et cravates s'habillent de raphia et prétendent qu'ils sont des initiés ; les chefs traditionnels sont nommés, au lieu d'être sacrés », regrette Beyala.

Réponse de Nganang

L’écrivain Patrice Nganang voit en cette intervention des traits de jalousie. La raison pour lui serait simple. « Calixthe Beyala est jalouse du fait que le nom de Djaïli Amadou Amal soit écrit sur le bâtiment d’une école publique, et pas le sien ; que les œuvres de Djaïli soient au programme dans les écoles anglophones et francophones, et pas les siennes ».

En effet, les noms de Djaïli Amadou Amal, Mongo Beti et Rudolf Duala Manga Bell ont été donnés à des bâtiments scolaires dans le lycée bilingue de Bobongo.