Culture of Thursday, 18 November 2021

Source: www.camerounweb.com

Cameroun : effroi et indignation dans la communauté LGBT après le lynchage d’un transgenre à Yaoundé

Indignation dans la communauté LGBT au Cameroun Indignation dans la communauté LGBT au Cameroun


• Le transgenre a été lynché par ses bourreaux à Yaoundé

• Alice Nkom, doyenne au barreau camerounais, se dit indigné et outré par ces images

• Une plainte a été déposée

Depuis quelques jours, les vidéos montrant le lynchage d’un transgenre, présenté comme une personne intersexe. Cette personne identifiée sous le nom de bijou a subi une humiliation sans précédent. Ces images d’une extrême violence n’ont pas laissé indifférentes les associations de défense des LGBT. Une ONG pour la défense de ces personnes, a porté plainte pour "coups et blessures, traitements dégradants et inhumains."
Selon les détails, la scène s’est produite ce dimanche 14 novembre, dans le quartier de Messassi à Yaoundé. Des agressions homophobes et transphobes y ont déjà eu lieu. Au sol, une personne intersexe est frappée par des hommes .
L'un deux met une main entre ses cuisses. Ils l'insultent. Ils lui ordonnent de s'accroupir. La scène de viol est filmée avec leurs portables.


Mise à la rue par sa famille, elle travaille comme serveuse dans un bar où elle a été agressée plusieurs fois selon l'association qui l'abrite depuis trois mois. « Ce jour-là, Bijou rencontre les agresseurs dans un bar. Après avoir refusé leurs avances, ils lui prennent son téléphone. Elle est alors contrainte de les suivre. L'horreur se poursuit à l'extérieur, sur une autre vidéo devenue virale au Cameroun. La victime est trainée par les cheveux, aux yeux de tous. C'est un lynchage public. Elle subit des coups, des gifles », rapporte TV5 monde.

« L'agression dure plusieurs heures, avant que la victime ne soit conduite au commissariat par un homme, en présence de deux agresseurs. Ils pensaient être dans leur bon droit. L'homosexualité est sanctionnée au Cameroun,et passible de cinq ans d'emprisonnement. Mais l'un d'entre eux est interpellé. Il est relâché au bout de 48 heures.
La victime est, elle, encore à l'hôpital, sous le choc. La Camfaids (Cameroonian foundation Aids), une ONG pour la défense des personnes LGBT, a porté plainte pour "coups et blessures, traitements dégradants et inhumains. », apprend-on.



Alice Nkom, doyenne au barreau camerounais, se dit indigné et outré par ces images : "Je n’ai pas les mots. Jusqu’à maintenant, je n’arrive pas à regarder ces images. On a touché le fond de l'abominable." Pour l'avocate, les politiques sont responsables de ces violences. " Depuis qu’on a présenté l’homosexuel au Cameroun comme un sous-homme, un déchet de la création divine, cela donne le droit à tout le monde de les sanctionner."