• « Je suis apolitique »

• Cette phrase revient souvent chez les artistes camerounaises

• Pourtant, elles ont un penchant pour un homme politique

Comme dans beaucoup de pays africains où la démocratie est encore fragile, le Cameroun, pays dirigé par Paul Biya (89 ans) a ses problèmes. Guerres, crises intercommunautaires, terrorisme, dictature, détournements de fonds, corruption, assassinats, mauvaise gestion, clientélisme, tribalisme, gaspillage de l’argent des contribuables…, la liste est longue.

L’analyste politique Claude Wilfried Ekanga, connu pour son franc parler, a pointé du doigt tous ces problèmes qui retardent le développement national et la cohésion sociale. Dans une tribune laissée sur sa page Facebook, Claude Wilfried Ekanga a foncé tout droit sur artistes-musiciennes qui ne prennent pas position sur les sujets d’actualité, évoquant comme argument qu’elles ne font pas la politique.

La terre n’est pas propre

Au Cameroun, nos stars ne font pas politiques. Je répète : elles ne font pas politique !

Elles supportent juste Biya.

Donc malheur à celui ou celle qui supporte Kamto ; il ou elle va apprendre que le rôle d’un artiste ou d’une star, c’est d’être apolitique.

Comme Albert Roger Mooh Milla, et comme Rigo à l’image.

Vous comprenez donc pourquoi on est allé chicoter Longue Longue à la machette sous les chevilles dans les cellules de Yaoundé, juste parce qu’il a dit qu’en cas d’élection, c’est Maurice Kamto qui l’emporte… Or dans le même temps, Samuel Eto’o, qui a publiquement demandé à voter Paul Biya en 2018 parce qu’il lui a « tout donné.», est toujours apolitique en 2022.

Parce que la malchance est camerounaise.

Un soupçon de pays !

Même Grâce Decca est en train de rire.

Voici la définition d’« apolitique » dans un soupçon de pays : être apolitique signifie que comme on sait qu’on est en dictature sauvage et animale, on se range du côté du plus fort et on ferme sa gueule, car on a peur de finir en prison si on dit réellement ce qu’on pense. Du coup, on appelle le président « Notre papa » et on évite de designer personnellement dans les causes du misérabilisme où est plongé le pays. Même si on sait au fond de soi qu’il est le seul et l’unique coupable. En même temps, on évite soigneusement le même affichage avec l’adversaire principal… puisque justement, on ne fait pas politique.

Est-ce qu’il y a d’autres questions ?

Merci donc à ceux qui veulent voir leurs enfants grandir, pendant que leur lucidité diminue.

En attendant, si quelqu’un te dit encore : « Je ne fais pas moi politique ohh ! », réponds-lui : « Félicitations pour ton diplôme en sorcellerie ! ».

Vive les apolitiques

Vive le Cameroun

Vive la Malchance