De plus en plus, les jeunes artistes de la musique urbaine ont investi un style déshabillé mettant à découvert la gente féminine dans toute sa nudité. Ils ont des textes qui exposent la femme dans toute sa sauvagerie et sa barbarie. La décrivant mot après mot comme un être qu’on ne peut comprendre que par le biais de sa bestialité. Dans l’esprit de leur musique, la femme n’est qu’une bête ou alors une chose parmi les choses dans le monde. C’est un objet qu’on peut posséder, qu’on peut vendre, acheter, gaspiller, détruire, ou encore exposer en plein soleil sur le trottoir. La femme dans leur bouche n’est qu’un simple objet de jouissance, qui ne sert qu’à jouir et à faire jouir.
Ayant choisi de ne produire que des chansons pimentées, qui poussent le corps au mouvement, et l’esprit à l’excitation, ils utilisent la femme comme outil de diffusion de leurs fantasmes. Prétextant décrire la société, ou l’écrire, ou du moins la chanter, ces artistes ne font que libérer leurs passions sexuelles enfouies dans leur subconscient. Le fait de mettre ainsi la femme à nue dans leurs chansons, à quatre pattes, la trainer comme une chienne, la tourner dans tous les sens, équivaut littéralement à une scène de viol, ou à une orgie. Et en le faisant ainsi, ils prennent réellement leur pied, et jouissent pleinement. C’est donc un acte sexuel par procuration, par le biais du texte, du chant.
Mais aussi, cette attitude traduit la conception de la femme même dans la société camerounaise. La femme est un cadet social, qui n’a pas le droit de bâcher un homme sur la moto encore moins de conduire un taxi. Le rappeur Franko la décrit si bien, peut-être inconsciemment, en l’appelant « la petite ». Même si c’est ta grande sœur, ta grande cousine, ta tante, c’est une « petite ». Et comme tel, comme un simple objet, tu peux la « coller ». Il parle même de « coller les bêtises ». Non seulement c’est un objet, mais un objet inutile. « Il y’a beaucoup de petites, fais ton choix » : comme dans un marché de tomates ou d’esclaves, il faut faire le choix, car la femme n’a pas le droit de dire non.
Salatiel, dans son titre avec Maahlox, dit clairement que « je veux la coller » donc « quitte sur mes choses ». En parlant de Maahlox, il s’illustre comme le maitre en la matière et il ne s’en cache pas. Il vous dira que ce n’est pas lui qui parle, mais que c’est la société qui parle en lui, qui lui demande de « parfumer les bêtises » quand il « ouvre » et que « ça » sens. Le « ça » renvoyant parfaitement à « la chose ». Une simple chose qu’il faut « écraser » comme le pistache, tuer pour le simple plaisir de tuer, la nourrir de bon plantain…Car de toute façon c’est un trou, et comme tout trou est trou, il faut seulement mettre dedans, quitte à se transformer en rat dans un élan totémique.
La femme pour ces artistes aussi n’est qu’une bête, un animal. Le rappeur Ivee parle d’elles comme les « chats morts ». D’ailleurs, Minks pense que ce sont les panthères, cette nouvelle version de fille, les filles « androïde » (pour ceux qui savent ce que ça signifie), elles ne sont mêmes plus des panthères mais des araignées. Pour Franko encore, dans sa description des filles d’aujourd’hui, affirme que « l’argent c’est le sucre et les filles sont des fourmis », des rombières…Ténor alors qu'il n'est même pas majeur, traite nommément la pauvre Nathalie de "pute", de prostituée. "Fils de pute au sens propre c'est être l'enfant de Nathalie".
Quand elles ne sont pas traitées de chose, de bête, d’animal, on les compare à la nourriture. Tantôt c’est le piment, le pistache, le haricot…Duc Z, alors qu’il était dans un élan de valorisation de la femme africaine, se perd dans ses mots en disant que « tu es mon koki mon plat de bongo », drôle de chosification ! La femme n’est bonne qu’à manger. X Maleya comparait à la « Lamborghini, la Ferrari » : comparaison à la machine, la chose…La femme est faite pour être conduite. Et « comme une voiture, il faut l’entretenir ». Surtout en sortant le tube pour y pomper et verser de l’huile gluant.
Et pour finir, on a l’impression que ces filles n’ont aucun souci avec ça. Il faut les voir dans les boites de nuits réciter ces paroles avec insistance. Ne me dites surtout pas que c’est un signe de révolte ! Il faut les voir se dénuder dans les clips, se faire frotter, embrasser, manger, maltraiter, animaliser…gratuitement ! Et dire que plusieurs sont prêtes à se faire chevaucher pour passer dans ces vidéos, juste pour être vues.
Les filles un peu de dignité, c’est vrai que c’est pourri mais arrêtez de gâter vos noms ! Sachez DIRE NON!