Musique aux lignes épurées et voix apaisante pour le public de la capitale économique le 29 janvier dernier. S’il existe une formule chimique pour la plénitude, Coco Mbassi semble l’avoir trouvée dans la soirée de vendredi 29 janvier 2016, à l’Institut français de Douala. Dix ans après être montée pour la dernière fois sur une scène au Cameroun, la lauréate 1996 du prix Découvertes RFI faisait son retour au pays natal… sur les podiums de Yaoundé et Douala.
Et pour donner juste une idée des attentes du public, la salle de spectacle de l’Institut Français du Cameroun, antenne de Yaoundé, a accueilli un illustre spectateur, pas vraiment habitué des lieux : Laurent Esso, ministre d’Etat, ministre de la justice avait fait le déplacement. A l’IFC de Douala, c’est Sa Majesté Théodore Totto Bekombo, chef supérieur du canton Pongo de Dibombari, terre d’origine de Coco, qui était assis au premier rang.
Ils ont partagé l’idéologie musicale de Coco Mbassi. A la même école de pensée qu’un Richard Bona qui a compris depuis longtemps que la beauté de la musique réside aussi dans sa simplicité. Et Coco, elle est simple. Elle l’a d’ailleurs dit elle-même : « je suis une puriste ». Point de foison d’instruments, elle a besoin d’espace pour sa voix, légèrement voilée, si douce. Cordes vocales et instruments, en acoustique, concoctant un oreiller moelleux à souhait, fait de duvet d’oie, sur lequel les mélomanes venus au concert ont volontiers posé leur tête.
Coco aura présenté presqu’intégralement son dernier album, « Jóa », sorti en 2014. Elle fera aussi de petites incursions dans ses précédents opus, Sepia (2001) et Sisea (2004). Ses chansons sont le fruit du métissage. Métissage, comme la structure de son ainée Sissy Dipoko, qui l’a fait venir, Mulato Entertainment. S’abreuvant à la source du Cameroun de ses ancêtres, entre makossa, ambassy-bey, bikutsi, bendskin…remontant l’Afrique, s’enfonçant dans le Sahel pour capter quelques notes mandingues, Coco Mbassi enjambe les océans. Tango, musique classique, jazz, etc.
En parlant de jazz, la note bleue de Miles Davis s’est invitée sur scène par les claviers de Brice Essomba. Trouvant la parfaite harmonie avec la batterie de Marc Ndzana, la guitare acoustique de Marcien Oyono et bien évidemment la basse de Serge Ngando, arrangeur et époux de Coco Mbassi. De leur côté, les choristes Bianca Sidonie, Gaëlle et Merveille (toujours aussi timide) ne sont pas passées inaperçues. Une autre voix, qu’on a retrouvée avec plaisir, c’est celle de Marie Lissom, en première partie, qui transperce toujours autant les âmes avec son gospel.