Le concert tant attendu et tant annoncé du groupe ivoirien a enfin eu lieu au Cameroun. Lors de la conférence de presse qui s’est tenue à Douala jeudi 10 novembre, le groupe Kiff no beat exprimait sa fierté de donner un spectacle au Cameroun.
De même l’organisation s’est exprimée sur les enjeux et les attentes d’une telle initiative. Ces attentes semblent être allées bien au delà des espérances.
On pourrait parler d’un succès ou d’un flop selon l’angle sur lequel on traite la réalisation de cet événement qui a rassemblé de façon inédite plus de 5000 personnes le samedi 12 novembre au parcours vita de Douala. WFG Entertainment fera surement un bilan positif en termes de présence.
Mais on ne va pas négliger la chaleur produite ce jour en ce lieu, une chaleur à triple sensation car certains ont eu chaud (Agressions et malaises), certains ont eu du show (produit sur la scène), certains étaient chauds (Ambiance concert).
Commençons par traiter ce rapport sous l’angle positif.
Il n’y a pas d’initiative facile, il faut le reconnaitre. C’est une équipe jeune et dynamique qui s’est mise à l'oeuvre pour justifier la réussite de cet événement, en particulier sur le plan communicationnel. Une première expérience car jusqu’ici en événementiel, il n’y a que des acteurs expérimentés tels CY Entertainment qui portent et réussissent plus ou moins ce type d’initiative.
La phase pré-événement.
Alors que le concert de Davido a fait un flop, il ne fallait pas répéter la même erreur. La campagne de communication a dans ce sens impliqué tous les axes et canaux de visibilité auprès de la cible. Entre contact et implication de la presse locale, implication des influenceurs, constance communicationnelle et bonne stratégie média, on peut saluer la réussite et justifier tant de présences.
Affichage 4/3 et banderoles dans la ville, billets à gagner sur les blogs et les radios, répartition très simple des points de vente, spots tv entre Canal 2 et Trace Africa campagne digitale synchronisé et bon calendrier.
Voilà ce qui a donné du boost à cet événement en pleine période de scolarisation, le parcours s’est fait plein.
Dans le concept
Notons, ce fut un concert dédié au Kiff no beat mais aussi accompagné par les artistes locaux qui ont défilé sur la scène avant la montée du groupe. On parlera des performances de ceux-ci dans la partie déroulement. Pour certains, il aurait été préférable d’avoir un concert 100% kamer comme ce fut le cas du "Kamer Urban success".
Cette problématique encore relevée sur la considération de nos artistes par les promoteurs d'évènements. A cela, Brice Albin qui faisait partie de l’organisation répond par un post.
Manquements organisationnels
L’on ne va pas manquer de relever les manquements et les imperfections remarquées ce jour car s’il y a eu une bonne communication, il n’en fut pas de même pour l’organisation. Parlons des ratés.
Lorsqu’on communique pour recevoir 5000 personnes il faut bien s’apprêter pour recevoir et encadrer ceux-ci. L’amateurisme de l’organisation fut constaté sur le plan de l’aménagement et la gestion du dispositif. Voici d'ailleurs la réaction du Kiff no beat.
Problème de disposition et d'aménagement.
Au départ tout semblait bien aménagé et cadré, bien que les semi-vips et les vips se retrouvaient confondus. Très vite avec l’affluence, l’on s‘est retrouvé à une confusion totale et le mélange des foules de toutes les catégories (pass simples, artistes, médias, semi-vip, vip).
Il était désormais impossible d’avoir une place privilégiée pour apprécier le spectacle. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle cet article n’est pas accompagné de photos.
Problème de sécurité.
C’est le socle principal justifiant l’échec de cette organisation. La sécurité était non seulement faible en nombre, mais aussi incompétente et mal dirigée. L’on s’est retrouvé à un moment à un débordement et un forcing du portail par la foule. L’on voyait la sécurité menacer tout le monde, manifester des tensions et des agressions physiques.
« J’ai vu une fille perdre sa dent après une bastonnade par l’un d’eux et se faire abandonner sans suivi médical». De partout l’on décriait des agressions, des cas de vols et des bagarres violentes.
Le groupe kiff no beat a d’ailleurs failli écoper car dès leur montée sur scène, des fans se sont jetés sur eux avec violence et possession à tel que point ceux-ci ont du rentrer dans leur véhicule sous pression pendant près de 45 minutes.
L’absence d’une assistance médicale.
Par la grâce de Dieu, aucun incident majeur n’a eu lieu, mais le risque était tellement élevé. Dans la réalisation d’un événement, l’accompagnement d’une équipe médicale est un facteur majeur. Ici l’on n’a pas tenu compte de cela. Pourtant de nombreux cas d’évanouissement et d’alerte sanitaires ont été répertoriés.
Problème de timing
Le concert qui aurait du commencer à 17h a débuté à plus de 20h, la pluie ayant été une des causes de ralentissement. Mais, l'équipe aussi aura son tord durant le déroulement. Il faut le dire, la scène n’était non plus l’endroit le plus structuré de l’organisation. Parlons du déroulement en lui-même dans la seconde partie de ce rapport.