Culture of Wednesday, 28 December 2022

Source: Le Jour du 28-12-2022

Culture : Un projet pour rendre au Cameroun ses œuvres

C’est l’initiative du promoteur de la Kamerun Haus-Berlin C’est l’initiative du promoteur de la Kamerun Haus-Berlin

C’est l’initiative du promoteur de la Kamerun Haus-Berlin, le prince de Bangoua, Legrand Tchatchouang qui consiste à restituer le patrimoine issu de la période coloniale.

La restitution des œuvres d’art camerounaises au Cameroun. Tout un projet qu’a entrepris de-puis quatre ans la Kamerun Haus- Berlin, (la Maison du Cameroun), basée en Allemagne. Car, ces milliers d’œuvres d’art camerounaises ont été emportés pendant la colonisation et sont encore présentes dans les musées allemands. C’est du moins ce qu’a affirmé avec certitude à la conférence de restitution des travaux vendredi dernier à Yaoundé, le promoteur de la Kame-run Haus-Berlin, le prince de Bangoua, Legrand Tchatchouang. Son intérêt pour le retour des sculptures camerounaises part de ce qu’il a été entouré de cela au cours de son enfance à la chefferie Bangoua par l’art. « J’ai été bercé par la culture de chez nous. Notre jeune génération doit connaître cela ». C’est aussi pour cette même raison qu’il pense que les chefferies tradi-tionnelles peuvent jouer un rôle dans cette initiative.

Ainsi, enquêtes, recherches, ateliers, colloques se sont multipliés. « C’est en ma qualité de coordonnateur du groupe de travail germano-camerounais pour la coopération culturelle et muséale, structure mise en place cette année les 20 et 21 septembre précisément en coopération avec les directeurs de musées possédant les biens culturels camerounais issus de contextes co-loniaux, les chefferies traditionnelles, le ministère des Arts et de la Culture… que j’ai organisé ces rencontres d’échanges sous forme d’entretiens, de tables rondes , d’ateliers et de confé-rence de presse… sur le traitement des biens culturels camerounais en Allemagne et les at-tentes de la société civile et communautés d’origines », explique le prince de Bangoua, Le-grand Tchatchouang.

La société civile s’y également associée. Pour le promoteur de la Kamerun Haus-Berlin, cette implication de la société civile dans les questions du patrimoine est une excellente nouvelle car, le patrimoine est une affaire de tous. Il y a par ailleurs l’identification de ces œuvres. « Nous avons travaillé dans cinq musées. Les responsables se sont montrés ouverts et ont donné accès aux réserves de patrimoines. Nous n’avons pas encore tous les chiffres mais dans un musée, nous avons compté près de 2700 objets d’art du Cameroun, dans un autre plus de 7000. Nous attendons que le Cameroun décide sur la constitution de sa partie pour voir comment les œuvres seront restituées et décider de ce qui restera en Allemagne pour les jeunes Camerounais de la diaspora. Le rapport de cette mission, les recommandations et les propositions seront présentées au sein du réseau des musées. Ils serviront d’outils d’échanges et de prise de décisions. Nous sommes arrivés à la conclusion qu’une mise en réseau des acteurs et une collaboration avec l’Etat est importante pour un plaidoyer en faveur de la nouvelle coopération culturelle et du retour du patrimoine ».

Ce projet permettra de renforcer la coopération culturelle entre le Cameroun et l’Allemagne et sera important pour le peuple camerounais et précisément sa jeunesse parce que, pense le promoteur de la Kamerun Haus- Berlin, le prince de Bangoua, Legrand Tchatchouang : « C’est à partir de son histoire, de sa culture qu’un peuple construit son identité ». Les échanges se poursuivent entre les communautés d’origines, le ministère des Arts et de la Culture et les musées allemands. La mise en réseau des responsables de musées et l’intensification des échanges dans le cadre du groupe de travail pourront faciliter les décisions politiques et la coopération. Une prochaine rencontre est prévue au printemps de 2023 avec tous les responsables des musées possédant les biens culturels camerounais. La présence des acteurs camerounais est vivement souhaitée. « J’ai eu des échanges avec le directeur du musée national membre du groupe de travail à cet effet », a annoncé le coordonnateur du projet.