Culture of Tuesday, 25 April 2017

Source: sinotables.com

Découvrez l'homme qui a plus de 50 enfants, 150 petits et arrière-petits-fils

Il a  pu renoncer à la « magie » pour devenir commerçant et DJ. Il a pu renoncer à la « magie » pour devenir commerçant et DJ.

Un homme, quatre dimensions. Tel pourrait-être le titre d’un documentaire consacré à FOUEKENG Etienne « Ledoux », plus connu sous le pseudonyme « Mauvais Grain ».

Il avait changé de métier pour devenir un notable et un gentleman apprécié dans Bafou et au-delà. Comment celui qui avait réussi à sortir de l’anonymat grâce à ses activités de comédien et prestidigitateur a-t-il pu renoncer à la « magie » pour devenir commerçant et DJ.

FOUEKENG Etienne « Ledoux », plus connu sous ses sobriquets « Mauvais Grain » (parce que karatéka), Samson Camerounais (parce que adepte et grand pratiquant du culturisme), Papa Barakouda (parce que comédien), Professeur Dimdimba (parce que prestidigitateur) a pu s’autoproclamer Fometeu (Roi des forts) et abandonner ses anciens amours pour des activités plus saines et socialement acceptables.

Dans les décennies 70, 80 et 90 FOUEKENG Etienne, sous le sceau de ses différents pseudonymes, a fait la pluie et le beau temps, à travers des spectacles et des prestations de toutes natures dans les écoles primaires, les établissements secondaires du Cameroun et les fêtes de l’Unité. Chaque élève devait débourser 50FCFA pour assister à un spectacle.

Ses spectacles

Au cours d’un spectacle s’exprimait plusieurs personnes en une seule : le karatéka « Mauvais Grain » pour les katas et surtout cette force brute qui écrasait des parpaings et des planches bien rangés, le prestidigitateur qui invoquait le « Professeur Dimdimba » pour faire apparaitre, par un tour de magie, d’objets de valeurs (pagnes, montres, postes radio, etc.) et alimentaires (bonbons, biscuits, etc.) qu’il distribuait à qui acceptait de prendre ; « Papa Barakouda » pour faire rire ses spectateurs de ses histoires comiques , et enfin le « Samson Camerounais » qui tirait les camions à l’aide d’une corde attachée à la voiture et tirée des dents, et qui aussi se faisait monter dessus par une ou des voitures sans que cela lui cause quelles que égratignures.

Sa biographie

Mauvais Grain était né le 02 janvier 1945 à Bafou, de CHEUZONG Sispens et NANDONG Simone. Après un parcours scolaire successivement à l’Ecole primaire de Metrobeng (Ecole protestante de Foto, en face des Brasseries du Cameroun) et au Collège Saint Laurent de Bafou, il s’engagea dans la vie active d’abord comme Maître à l’Ecole principale de Tchoutsi, puis comme Moniteur agricole ; avant de devenir comédien, prestidigitateur, etc. Après plusieurs décennies d’activités comme comédien et prestidigitateur, il se convertit à l’animation et au commerce. Il ouvrit une alimentation, une unité de machines à écraser, etc.

Il s’occupait paisiblement sa famille- une demi-douzaine de femmes, une cinquantaine d’enfants, et plus de 150 petits et arrière-petit-fils.

Tombé malade et admis à l’Hôpital de district de santé de Dschang, il a rendu l’âme quelques jours après, le 16 mars 2017 à l’âge de 72 ans. Ses obsèques se sont déroulées du 06 au 08 avril à Poudzang, à Bafou, dans la commune de Nkong-Zem. Aux termes de ces obsèques, VOUFO FOUKENG Thierry a été présenté comme nouveau chef de la famille FOUEKENG. A ces obsèques ont défilé quelques anciens compagnons de scène : Samson BOKOLO, Gorille, Petit Japonais (son propre fils avec qui il avait pratiqué à une certaine époque), entre autres. Sa Majesté le roi des Bafou est venu lui aussi rendre un dernier hommage à cet élégant habitant autoproclamé Fometeu.

Fometeu

Le titre Fometeu n’est pas une émanation de la chefferie supérieur Bafou comme qui pourrait imaginer. Il s’agit de la traduction des qualités intrinsèques de FOUEKENG Etienne. Dans chacune de ses activités il a excellé. Dans sa vie de chef de famille il a excellé. En s’autoproclamant Fometeu (Roi des Forts) il ne s’immisce pas dans la notabilité traditionnelle au sens strict du terme, même si depuis lors qu’il s’installe parmi les notabilités à l’occasion des cérémonies publiques. Il pouvait s’y installer à plus d’un titre : son élégance, sa noblesse et la taille de sa famille.

Ainsi s’est refermée la page de la vie de l’un des personnages les plus emblématiques du département de la Menoua.