Révélée dans le film indépendant de Steve McQueen, 12 Years a Slave, la jeune Lupita Nyong’o n’a pas eu peur de faire le grand écart en rejoignant la plus grosse franchise de tous les temps. Et aura joué, elle aussi, le jeu du secret absolu. Tout juste saura-t-on qu’elle campe un pirate « haut en couleur » du nom de « Maz Kanata » qui a « vécu plus de 1 000 ans ». Pour le reste, il faudra attendre mercredi…
Après votre Oscar pour 12 Years a Slave, vous auriez pu choisir n‘importe quel rôle. Pourquoi avoir choisi Star Wars ?
Lupita Nyong ‘o : N’exagérons rien, on ne me propose pas tous les rôles ! MaisStar Wars, c’était l’opportunité de jouer un personnage en performance capture, un rôle qui n’était pas limité à mon physique. Un vrai défi parce que je n’avais pas de costume et je me suis rendu compte que, pour un acteur, le costume est un luxe, une armure. Là je n’avais ni maquillage, ni perruque, ni rien qui puisse me faire sentir dans la peau du personnage. Il ne restait que l’imagination !
On ne sait toujours pas à quoi ressemblera votre personnage. En fait, on ne sait encore quasiment rien du film …
Je sais que c’est difficile pour vous d’écrire sans rien savoir et c’est difficile pour nous de répondre aux questions sans rien dire ! Mais c’est également amusant, comme si on avait un secret qui attend d’être partagé. C’est la première fois que je travaille dans un film où le secret est à un niveau aussi élevé. Mais personnellement, j’aime aller voir les films sans rien savoir à l’avance – je ne regarde même pas les bandes-annonces – parce que, quand on sait quelque chose, on change de regard. Certains fans attendent ce film depuis trente ans. Pourquoi gâcher leur expérience en en disant trop ?
Vous avez grandi au Kenya Star Wars faisait-il partie de votre culture d‘enfance ?
À chaque vacance, les films et les séries animées de Star Wars passaient à la télé. Donc quand je n’étais pas à l’école, j’étais devant Star Wars ! Je me rappelle qu’une fois, dans un épisode de la série, un personnage parlait en Kikuyu, un dialecte kenyan. On était tous tellement excités ! C’était comme si Star Wars nous avait invités dans son univers. C’est ça qui le rend si puissant : c’est un monde si riche que chacun peut avoir le sentiment d’en faire partie.
Est-ce selon vous la raison de sa monstrueuse popularité ?
Je pense que si Star Wars est si populaire, c’est parce que c’est le voyage éternel du héros. Et c’est un univers multiculturel qui reflète bien le monde dans lequel nous vivons, ses conflits et ses problèmes. Il est à la fois très très lointain et très très proche. Cette juxtaposition de l’intime et de l’horizon nous touche.
Comment s ‘est passé le tournage avec J. J. Abrams ?
J. J. était très clair sur ce qu’il voulait et c’est formidable d’avoir un réalisateur comme ça parce qu’on peut faire confiance à son talent et à sa passion, qui est contagieuse. Il a le truc pour ces choses-là et une compréhension profonde de cet univers. Sur le tournage, on avait l’impression d’être chez nous, or, quand on a un film de cette ampleur, avec autant de gens et autant de choses en train de se produire simultanément, parvenir à rendre tout le processus naturel… c’est un exploit en soi !
Que diriez-vous aux millions de fans qui attendent la sortie du Réveil de la Force avec un immense espoir ?
J. J. Abrams a respecté le cœur de l’univers de Lucas mais il a aussi amené cet univers dans le monde contemporain. Les fans d’hier seront heureux parce qu’ils retrouveront ce qu’ils aiment et les fans d’aujourd’hui pourront apprécier de nouvelles dimensions de la saga. Mais au bout du compte, je pense que tout le monde adorera parce que c’est toujours le voyage éternel du héros.