La mise sur pied d’une Plateforme Spéciale de Travail pour la mise en place de l'Organisme de Gestion Collective (OGC) du droit d'auteur de l'art musical n’est pas bien accueillie par une bonne partie des artistes, plutôt favorables à une fusion absorption CMC-SOCAM. « Nous ne pouvons pas accepter faire ce recul, la Cameroon Music Corporation ayant déjà une existence légale.
La loi dit : il ne peut être créé par catégorie d’art qu’une seule société. Jusqu’à la chambre administrative, le retrait de l’agrément de la Cameroon Music Corporation a connu un dénouement heureux en faveur de la CMC. Le Ministre insiste sur la création d’une nouvelle société alors qu’Ama Tutu Muna en a créé deux qui n’ont ni ramené la paix, ni fonctionné.
Elles n’ont été que des plateformes de détournement de notre argent », se désolidarise Jean Pierre Essome, membre de la Cameroon Music Corporation. Il est formel : « Participer à cette plateforme, c’est aller mettre un couteau dans mon cœur parce que je connais l’issue parce que participer à cette plateforme, parce que non seulement, je vais violer les lois qui existent et puis, je vais permettre aux fonctionnaires de continuer à voler notre argent », ajoute l’auteur de « Tchakala Tchakala ».
Une position partagée par la plupart des membres de la Cameroon Music Corporation qui semble décevoir d’autres collègues artistes musiciens convaincus que cette proposition du Ministre des Arts et de la Culture est une décision salutaire dans la perspective d’une sortie définitive de crise dans le domaine de la gestion du droit d’auteur de l’art musical.
Eboue Chaleur trouve « honteux » que les artistes soient incapables de se regrouper pour répondre à l’appel de l’Etat qui souhaite mettre définitivement fin à une crise qui n’a que trop perduré. « Les artistes doivent savoir que la politique de la chaise vide ne paie pas et le vide qui règne actuellement n’avantage pas les artistes. Plutôt, ça contribue à la mettre dans une galère impossible. Je conseille à mes frères, à tous ceux qui ont été retenus dans cette plateforme qu’ils soient humains, qu’ils pensent à l’intérêt général. Il faut essayer avec ces autres musiciens pour voir s’il y a changement ou pas », explique-t-il au micro de Radio Equinoxe.
La plateforme spéciale est chapeautée par Marie Louise Abomo, magistrate hors-hiérarchie. Composée d’une trentaine de membres dont plusieurs responsables des anciennes sociétés de gestion des droits d'auteur de l'art musical , il a dix jours pour rendre son rapport.
Un délai susceptible d’être reconduit. Entre autres missions, les membres de ladite plateforme tenteront d’examiner les possibilités de retrait des plaintes et autres requêtes introduites par les anciennes sociétés que sont la CMC et la Socam. Il s’agira de voir aussi d’après la loi dans quelle mesure les intérêts de celles-ci peuvent être préservés.