Culture of Monday, 24 July 2017

Source: lebledparle.com

Ecrans Noirs: les tops et les ratés de la 21ème édition

Tapis rouge, strass, paillettes, stars de cinéma, invités prestige, férus du 7e art Tapis rouge, strass, paillettes, stars de cinéma, invités prestige, férus du 7e art

La cérémonie de clôture du festival Ecrans noirs a eu lieu le samedi 22 juillet au palais des Congrès de Yaoundé par une fastueuse cérémonie de récompenses au cours de laquelle quelques productions camerounaises ont été distinguées, avec en bonne ligne le film «Life Point» d’Achille Brice.

La cérémonie de clôture du festival Ecrans noirs a eu lieu le samedi 22 juillet au palais des Congrès de Yaoundé par une fastueuse cérémonie
A la cérémonie de clôture.

Tapis rouge, strass, paillettes, stars de cinéma, invités prestige, férus du 7e art… A l’ouverture comme à la clôture, ça a été le même rituel. La 21e édition des Ecrans Noirs n’a pas dérogé à la règle. Mais le must au grand final samedi 22 juillet 2017, c’est la cérémonie de remise de prix qui a consacré certains jeunes réalisateurs camerounais à la bobine bien remplie. La preuve, ovations et applaudissements nourris ont été réservés à Achille Brice dans l’auditorium plein à craquer du Palais des congrès de Yaoundé pour son film Life Point, qui raconte l’histoire d’une rencontre amoureuse improbable entre un vieil universitaire retraité de 74 ans et une jeune monitrice de danse de 22 ans. Le long métrage a été primé par le jury dans la catégorie meilleur long-métrage camerounais. Life point retrace en effet, la vie d’un professeur d’université de philosophie à la retraite M Bala Edouard Jacob qui est obsédé d’une jeune fille appelée Sadatou. Cette dernière, « une suceuse » a beaucoup traumatisé l’enseignant qui a fini par lui céder sa maison.


Des bons films avec des moyens de bords

Le film évoque également la déception d’un des fils (Bernard) du vieux professeur dont sa femme a été mise enceinte par un autre homme. Après des retours positifs des cinéphiles qui ont regardé avec délectation ce projet ainsi que d’autres critiques, le jury n’a pas trouvé mieux que de récompenser le jeune réalisateur qui en est tout ému : « Vraiment, ça nous va tout droit au cœur… Les mots vraiment… On n’a pas vraiment les mots pour s’exprimer, mais ça nous donne une très grande satisfaction d’abord et une très grande joie. Mon film a été tourné grâce à une équipe dynamique et nous étions déjà à Ouagadougou pour présenter à un jury, le fruit de notre travail », confie-t-il. C’est son premier long-métrage réalisé avec les moyens du bord et le soutien de quelques amis, confesse-t-il. C’est aussi la première fois qu’il a la possibilité de faire apprécier son œuvre au public cinéphile camerounais et il n’en est pas peu fier : « C’est la première fois que ce film est montré au Cameroun. Les Ecrans Noirs ça m’apporte d’abord cette plateforme où le film peut être vu par une audience locale et aussi internationale. C’est là ma motivation, de créer, de vouloir montrer tout cet univers qui vit dans ma tête, à mon public ».


La rançon du labeur

Avec cette distinction, la production camerounaise retrouve un peu de fierté, après une année blanche et sèche puisqu’aucun film local n’avait été primé lors de l’édition précédente des Ecrans noirs. La catégorie «Film Camerounais» n’avait pas été décernée sous prétexte de mauvaise qualité. Le jury «Films Afrique Centrale et longs métrages camerounais», alors présidé par le français Jean Claude Crépeau, avait jugé mauvaise et en deçà des normes internationales, la qualité des productions du pays de Gérard Essomba. Une gifle qui a poussé les ambassadeurs du 7e art à redoubler d’ardeur et de rigueur dans leurs projets. Autre motif de satisfaction, le prix du meilleur court-métrage a été remporté par un autre Camerounais : Alphonse Ongolo. Son film, Mayebe, qui traite de l’enrôlement forcé des jeunes dans la secte terroriste Boko Haram a été plébiscité par le jury : « Aujourd’hui, je suis satisfait de mon travail, parce que j’ai longtemps bossé », salue le réalisateur.


Rigobert Song oublié

Côté jardin, la 21e édition des Ecrans Noirs n’a pas été que rose. Des projections annoncées ont été étrangement annulées sans que le Comité d’organisation n’en donne les raisons. C’est le cas du film « Rigobert Song: aux frontières de la mort », prévu pour la cérémonie de clôture mais qui a été remplacé à 48h de la projection dans un contexte où le mystère entretenu par l’équipe de Basseck qui n’ont pas voulu entrer dans les détails de l’annulation de ce film, n’a contribué qu’à empirer la situation. Des indiscrétions laissent entendre qu’il y aurait eu un désaccord entre le délégué général du festival Bassek Ba Kobhio et la réalisatrice Léonie Bwemba. Or, ce film documentaire très attendu par le public, revient sur la guérison de l’ancien footballeur, qui a failli passer de vie à trépas, après avoir été victime d’une attaque vasculaire cérébrale en octobre 2016. L’ex capitaine des Lions indomptables s’est livré dans une interview émouvante, dans laquelle il parle notamment de sa famille, des médecins camerounais et français ayant contribué à son rétablissement.


Miss Ecrans Noirs aux abonnés absents

Autre raté, le report du Concours miss Ecrans Noirs dont la marraine n’est autre que la top model et ex Miss Cameroun Valerie Ayena. Un communiqué signé de Bassek le 22 juillet dernier renseigne que la compétition a été reporté parce que Ayena « insiste pour que les standards nécessaires au bon déroulement d’un tel concours soient scrupuleusement respectés. Professionnelle du secteur, elle sollicite de la part de l’Organisation une meilleure coordination et préparation de ce concours sur une période qu’elle évalue à un an », écrit-il avant d’annoncer que le mannequin a, en accord avec le comité d’organisation, décidé de remettre des lots spéciaux à toutes les jeunes filles déjà inscrites au concours prévu.

D.N.

Voici les lauréats de la 21ème édition des Ecrans Noirs


Ecran du court métrage Camerounais

Mention Spéciale pour Valery Atia avec son film Mabe Mabore (un parchemin)

Prix pour MA Yebe de Alphonse Ongolo( Un trophée, un parchemin, et une enveloppe de 350 000 Fcfa)

Ecran du Documentaire Camerounais (Un trophée, un parchemin, et une enveloppe de 500 000 Fcfa)

Zagor de Romeo Ghislaine Zafack

Ecran du Court métrage international

Coup de cœur pour Marie Clementine Dusabejambo du Rwanda pour son film « A place for myself »

Mention spéciale pour KhadiatouSow avec « Une place dans l’avion »

Prix à « Incurable » de Darren Parker (Un trophée, un parchemin, et une enveloppe de 500 000 Fcfa)

Ecran du meilleur Documentaire d’Afrique Centrale à Dieudonné Hamadi de la Rdc pour « Maman Colonel » (Un trophée, un parchemin, et une enveloppe de 500 000 Fcfa)

Ecran du Meilleur comédien camerounais (Un trophée, un parchemin, et une enveloppe de 350 000 Fcfa)

Chinepoh Cosson dans Yenkong’s cross

Ecran de la Meilleure comédienne camerounaise (Un trophée, un parchemin, et une enveloppe de 350 000 Fcfa)

Elisabeth Cynthia dans le cœur d’adzai

Ecran du Film camerounais (Un trophée, un parchemin, et une enveloppe de 1 000 000 FCFA offerts par la bière Castel des Brasseries du Cameroun)

Life Point d’Achille Brice

Ecran du documentaire International

Mention spéciale : Rosine Mbakam pour « Les deux visages d’une femme bamiléké »

Prix à William Ousmane Mbaye pour Kemtiyu : Cheik AntaDiop ( Un trophée, un parchemin, et une enveloppe de 1 500 euros offerts par TV5monde)



Ecran de la série

Asphasie de Hyacinthe Hounsou

( Un trophée, un parchemin, et une enveloppe de 1000 000 Fcfa offerts par Canal+)

Ecran d’Or

Mention spéciale pour Kati Kati de Mbithi Masya du Kenya

Kalushi de Mandlakayise Walter Dube d’Afrique du sud

Prix : « Children of the mountain » de Priscilla Anany du Ghana

Un trophée, un parchemin, et une enveloppe de 5000 euros offerts par la Royal Air Maroc.