Les festivités organisées au Musée nationale et dans les salles de spectacle ce 21 juin 2018, à l’occasion de la fête de la musique ont gardé cette année encore leur caractère routinier. Au-delà du ludique, après plusieurs années de show bizz, certains n’arrivent toujours pas à joindre les deux bouts. « Il y a des gens qui sont décédé dans des conditions d’indigence comme le grand musicien ‘’Cher ami de la Capitale’’, le grand père de l’artiste Mani Bella. Comme eux, nombreux meurent dans la précarité », déplore Diop animateur à la Crtv Fm 94.
Droit d’auteur insignifiant
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Cette réalité mal connue fait que pour certains artistes, la fête de la musique n’est pas la bienvenue. Le rappeur Valsero s’en irrite. Pour lui, les artistes vivent dans des conditions déplorables. L’on ne devrait pas s’intéresser à eux uniquement lorsqu’on célèbre la fête de la musique. Ama Pierrot renchérit : « Vous me parlez de quelle fête ? Normalement on devrait boycotter une fête pareille pour que l’Etat soit attentionné à notre égard. L’artiste camerounais est considéré comme un clown, les artistes s’exhibent, ils vadrouillent partout dans la ville et disent fêter. ‘’ Mbarga Soukous ‘’est mort dans quelle condition ? Quelqu’un qui a fait danser le monde entier. Les artistes camerounais fêtent quoi en ce 21 juin, la pauvreté ou la précarité avec laquelle vivent les artistes ? », s’interroge l’artiste.
Ange Ebogo Emérent reconnait les efforts du Président de la république à vouloir rehausser les conditions de vies des artistes. Seulement, il pointe un doigt accusateur sur les administrateurs en charge de la culture au Cameroun. « Quand on vous remet 500 000 Fcfa pour réaliser un album qui vaut par exemple 5 000 000 Fcfa, en quoi est-ce que cette aide vous est utile » ? s’est-il interrogé. « C’est incroyable, les artistes ne sont pas solidaires. Depuis 16ans, je ne perçois pas cet argent parce que c’est insignifiant. Mais dès qu’on donne 100 000 Fcfa à des gens, ils s’en vont jouer à des gens soumis et satisfaits alors que nous attendons plus », s’offusque l’artiste. Coco Argenté est du même avis. « J’ai bénéficié des droits d’auteurs à l’époque du ministre Ama toutou Muna, mais depuis un bout de temps je n’en sais rien. Mais il faut comprendre qu’aucun droit d’auteur ne peut permettre aux artistes d’évoluer lorsqu’on vous 700 000 Fcfa par an pour produire un album », affirme-t-elle.
Des spectacles, contrats et « farotages »
Par contre, Govinal à la différence des autres artistes se satisfait de l’aide du ministère de l’Art et de la Culture. « La musique est un métier comme tous les autres avec ses avantages et ses inconvénients. Mais les aides du ministère de l’Art et de la culture nous ont toujours soutenues. J’ai bénéficié de cette aide pour produire mon dernier album ‘’bikutsi parade’’. Mais les droits d’auteurs ne sont destinés à tous les artistes », a-t-il souligné.
Semblant avoir trouvé la parade, la nouvelle génération de musiques urbaines, du ‘’Makossa’’ et du ‘’Bikutsi’’ développent des astuces pour son épanouissement. La plupart font de gros « cachets » grâce aux nombreux concerts et prestations. « Depuis le début de ma carrière, chaque album reproduit un autre. Afin d’évoluer, nous vivons des spectacles, des sortis dans le monde », explique coco argenté.
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Ekambi Brillant l’un des pères du ‘’Makossa’’, dévoile également ses astuces. « Je jouis des droits d’auteurs de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem), des spectacles locaux et à l’étranger ». Taphis dévoile l’expérience de Tenor : « les rentrées d’argent de Tenor proviennent principalement de ses prestations. Depuis deux ans, il fait des spectacles chaque semaine au moins. En deux ans il a parcouru environs 13 pays et a fait le tour du Cameroun.
En plus de ces spectacles, certains optent pour des contrats de publicités avec des marques. Le cas du rappeur Tenor avec la marque Malta Tonic. D’autres sont en préparation avec l’artiste Locko.