Culture of Wednesday, 12 June 2024

Source: Arol Ketch

Il y a 4 ans mourait Claude NDAM

Sa force, il la tire de son mental et de sa joie de vivre. Sa force, il la tire de son mental et de sa joie de vivre.

Né en 1955 à Yaoundé et originaire du département du Noun dans la région Ouest du Cameroun, Claude NDAM est un artiste-musicien, auteur-compositeur-interprète camerounais qui a débuté sa carrière dans les années 80.
Au lycée, sa passion pour la musique s’accroit et il est membre de l’orchestre du lycée. La musique n’a jamais constitué une entrave au bon déroulement de son cursus scolaire puisqu’il a toujours su allier les deux.
Elève très intelligent et curieux à une époque où la télévision n’existe pas, il lit beaucoup la presse allant jusqu’à commander même des journaux.
Il fait ses premiers pas à radio Cameroun dans l’émission « la roue libre » animée par Lucien Mamba vers la fin des années 70. Une belle épopée pleine de rencontres marquantes (Ottou Marcellin, Koko Ateba, Bassek Ba Kobhio etc.). C’était un petit groupe d’amis habités par la fougue de la jeunesse qui avaient envie de réussir ; de casser la baraque.

Comme la majorité des artistes de cette époque, il fait son entrée dans la musique en jouant dans les cabarets.
C’est en 1983 qu’il se produit pour la toute première dans un spectacle de musique en tant qu’affiche principale et cela, il le doit au Centre Culturel Français (ambassade de France) ; tout comme son tout premier clip vidéo qui fut produit et réalisé par le Centre Culturel Français.

Claude NDAM devint l’un des tout premiers camerounais à s’y produire. Il enregistra son premier clip vidéo dans une salle pleine à craquer.
C’est le titre « U Ngoua ya » de l’album éponyme qui le révèle au grand public en 1990. « U Ngoua ya » signifie en langue bamoun « Où vas-tu ? ». Pour Claude NDAM, chaque parent a envie de demander à son enfant : « où vas-tu ? ».
Il s’illustre dans le registre des rythmes traditionnels du pays bamoun. Pour affirmer et marteler son attachement à sa culture, il chante à langue bamoun. Artiste éclectique et ouvert, il a su opérer un syncrétisme musical en s’ouvrant à d’autres rythmes tels que le jazz, le rock tout en garde une teinte (touche) traditionnelle.

Il a particulièrement été influencé par le funk et a pour modèle sur le plan continental des artistes à l’instar du gabonais pierre-claver Akendengué (pour la beauté et l’intemporalité de ses mélodies), la sud-africaine Miriam Makeba, le camerounais Francis Bebey.

Les chansons de Claude Ndam sont d’une richesse textuelle remarquable.
Dans le titre « Mona La Veve », il raconte le parcours difficile, la souffrance d’une mère de la grossesse à l’enfantement. A travers cette chanson, il rend hommage à toutes les femmes qui ont eu la grâce d’enfanter et appelle à respecter toutes les mamans pour toutes les souffrances qu’elles endurent. »
En 2008, un AVC va l’éloigner pendant quelques années de la scène musicale camerounaise. Quelques années après, il subit un deuxième AVC. Sa force, il la tire de son mental et de sa joie de vivre.

Véritable modèle et mentor, Claude Ndam conseille et inspire les nouvelles générations. Son titre Mona La Veve a été repris en 2011 par Sergeo POLO. En 2017, il collaboré en featuring avec le rappeur Stanley ENOW sur le titre « Love Song » qui est une reprise de son titre « L’amour ». Une collaboration qui a réuni deux générations de la chanson camerounaise.

Claude Ndam a resurgi sur la scène musicale camerounaise pour célébrer ses 30 ans de carrière artistique du 28 novembre au 21 décembre 2013 à Yaoundé, Douala et Foumban. Animé par le désir de transmettre et d’entretenir le patrimoine culturel bamoun, il a profité de cet évènement pour organiser plusieurs ateliers de formation et des colloques sur la culture Bamoun.

Il décède le 12 juin 2020 des suites de maladie, et a été inhumé le samedi 27 juin 2020.