Culture of Wednesday, 27 January 2016

Source: culturebene.com

Il y a énormément de talents au Cameroun - Coco Mbassi

Coco Mbassi Coco Mbassi

Coco Mbassi se trouve actuellement au Cameroun, ce depuis le week-end dernier dans le cadre de la préparation de son spectacle prévu ce Jeudi 28 janvier 2016 à l’Ifc de Yaoundé. La lauréate du Concours Découvertes Rfi 1996 reviendra sur son répertoire riche dont le style acoustique fait la particularité ; une balade aux multiples escales notamment européenne, ouest-africaine, camerounaise voir américaine. Ce sera également l’occasion pour cette camerounaise d’origine mais née en France, de revisiter son album « Joa », sorti en octobre 2014 (c’est d’ailleurs le dernier en date). Nous l’avons rencontré hier Lundi à l’Ifc pour prendre le pouls des préparatifs…

Bonne Année Coco Mbassi et bienvenue chez vous.

Merci bien et bonne année à vous.

On a la même impression, quand on foule une énième fois sa terre natale, surtout quand on sait que plusieurs tentatives avaient été lancées pour des dates ici mais qui n’ont malheureusement pas abouti ?

Disons que c’est toujours une très bonne expérience que de revenir ici, mais pour revenir à vos propos il faut reconnaitre qu’il y a eu beaucoup de ratés par le passé c’est-à-dire des concerts qui n’ont pas abouti etc. Bref, jusqu’ici, depuis mon arrivée tout se passe bien, je suis entre de bonnes mains et je sais que tout se passera très bien.

Beaucoup présageaient que vous ne viendriez plus prester au pays…

C’est mal me connaitre… Vous savez tout est question d’organisation mais aussi de sérieux. Là j’ai été contactée par l’Ifc qui est une structure carrée puis par Sissy Dipoko et son équipe. Donc j’ai confiance.

Une fois sur place, quels ont été vos premiers moments, vu que ça fait longtemps ?

J’ai pas eu le temps de souffler, nous sommes allés direct à l’hôtel et le lendemain nous avons enchainé à Tam-tam week-end sur  la crtv. Là on a fini avec la conférence de presse puis il y a des répétitions… Pour vous dire qu’il n’y a pas trop de temps à accorder à la famille (rires). D’ailleurs pour voir un cousin il a fallu qu’il se déplace et vienne me retrouver à l’Ifc ce matin.

Vous parliez de répétitions, comment est-ce qu’on prépare cette fameuse soirée de jeudi 28 janvier prochain ?

Plutôt bien, on enchaine avec les répétitions, l’ambiance est bonne et on se donne à fond.

Parlons de votre actualité musicale ; elle porte le titre « Joa » et c’est un album…

Exactement, il a 12 titres et est sorti en octobre 2014 donc il a 14 mois et il poursuit son bout de chemin. C’est vraiment pour moi l’occasion de le présenter au public camerounais. Je n’en dirai pas plus car il faut bien qu’il vienne le découvrir et le déguster ce jeudi 28 janvier à l’Ifc de Yaoundé dans le cadre du spectacle que j’y offre.

Vous avez décidé de maintenir votre choix musical… Pourquoi ?

Parce que c’est mon choix, je suis une puriste, ma sauce musicale tire ses influences européennes, d’Afrique de l’Ouest et du Cameroun. Alors moi je vous reposerai la question ; « Pourquoi changer ? » (rires). Je m’exprime, je fais ce que j’aime, voilà quoi.

Quels sont vos rapports avec vos jeunes sœurs (musicalement parlant) notamment Charlotte Dipanda ? Y aurait-il des projets en termes de collaboration ?

Je resterai toujours à leur entière disposition si elles ont besoin de moi ; pour son avant dernier album Charlotte Dipanda s’est rapprochée de Serge Ngando mon mari et moi pour quelques propositions, voilà c’est un peu ça…

Aujourd’hui le conteste de la musique camerounaise et celle urbaine en particulier divise l’opinion ; quel est le regard de Coco Mbassi à ce propos ?

Je suis tout d’abord éprise de liberté, donc je pense que les être humains sont libres de leur choix ; cela dit, je constate aussi que beaucoup de leur choix sont purement business et économiques. Ils se disent ; « Qu’est-ce qui va marcher ? Qu’est-ce que je fais pour que ça marche très vite ? » sans se soucier des conséquences, ou de l’impact de ces choix sur les générations futures. Je vois par exemple des enfants de trois ans sur les réseaux sociaux qui dansent de manière obscène. Alors je me pose la question : Est-ce que ce gars en chantant ainsi s’est posé la question  « si sa fille se comportait de la sorte et reproduisait ces mêmes pas de danse ? » etc. C’est plus une question de conscience. Il faut toujours avoir à l’esprit l’impact de ce qu’on fait sur soi et sur tout le monde. Mais attention, je ne critique pas je respecte même l’aspect purement business. Par contre je ne soutiens pas ce genre d’initiative. Bref, personnellement, c’est pas ce que je souhaite pour la société camerounaise car on a des enfants à éduquer.

Et quel regard jeté sur l’évolution du makossa aujourd’hui, si évolution il y en a ?

Il m’est très difficile de répondre à cette question vu que je suis restée dans l’ancienne génération ; de mon album Joa à ma petite compilation où je rend hommage à Dina Bell qui est un modèle pour moi, les Toto Guillaume, bref ça reste une génération d’artistes que je respecte. Vivant en Angleterre je suis un peu coupée de l’actualité du Makossa. Mais un jour via les réseaux sociaux je suis tombée sur le jeune Andy Jeméa son titre « Maggy » et j’ai trouvé ça très original et intéressant. J’écoute pas mal de musiques mais malheureusement je ne connais pas toujours qui sont les auteurs ; mais je confirme qu’il y a énormément de talents au Cameroun.

Si Coco ne faisait pas dans la musique, dans quel domaine se serait-elle retrouvée ?

Probablement les langues, parce que c’est d’ailleurs ce que je fais quand je ne chante pas.

Combien de langues pratiquées ?

Pour ce qui est des langues africaines, j’en parle cinq et demi (rires).

Merci encore

Merci à vous.