Culture of Saturday, 9 July 2016

Source: jewanda-magazine.com

L’incroyable histoire d’un aveugle devenu styliste

Mason Ewing,styliste, réalisateur et producteur Mason Ewing,styliste, réalisateur et producteur

Battu et maltraité dans son enfance, cet aveugle a réussi l’exploit de surmonter ses chagrins et réaliser son rêve. Il vit malgré son handicap un véritable rêve dans la peau de styliste, producteur et réalisateur.

Mason Ewing est né et a grandi au Cameroun jusqu’à l’âge de 6 ans. La disparition brutale de sa mère qui était styliste ne lui a pas rendu la vie facile.

Le sort l’a livré à 6 ans aux griffes de sa grand-tante, Jeannette.
Cette dernière et son époux lui ont fait vivre les moments les plus cruels de sa vie. Il raconte avoir été battu, brûlé, séquestré.

Quand sa grand-tante ne lui cognait pas la tête contre le carrelage de la salle de bain, elle le torturait. En 1996, cette grande tante après l’avoir copieusement battu, asperge du piment dans ses yeux, les conséquences sont sans appel : 3 semaines dans le coma et perte de la vue !

Curieusement, cette étape douloureuse de sa vie ne l’a en rien affaiblit, au contraire il est devenu plus fort. Pour réaliser son rêve de devenir styliste comme sa maman, il s’inscrit à l’apprentissage du braille, il explique : “les aveugles peuvent lire la couleur et la taille de chaque pièce, on peut être handicapé et faire des choses sublimes”. Ainsi, il a créé sa propre marque, Madison Color Collection, une ligne sportswear.

Cependant, l’aventure ne sera pas si paisible pour le jeune entrepreneur aveugle ! Les années de galères s’enchaînent, mis sous tutelle, sans argent, il décide de s’exiler aux Etats Unis.

Contre toutes attentes, son premier défilé organisé avec quatre autres créateurs au pays de l’oncle Sam est un succès total. Les américains sont sur le charme de ses créations, même le prestigieux journal Los Angeles Times lui consacre à deux reprises des pages entières.

Dans la foulée, Mason qui voit les choses en grand crée sa société, Mason Ewing Corporation, à Los Angeles. Un «holding» avec plusieurs départements, opérant dans la mode et l’image.

En parallèle, il se lance aussi dans le cinéma et réalise son premier film, Eryna Bella, qui raconte les querelles adolescentes d’enfants de millionnaires dans un prestigieux lycée américain. Un aboutissement, un accomplissement, un rêve devenu réalité.

Si ce génie a pu rendre un hommage à sa défunte maman en réalisant son rêve, il n’a toutefois jamais oublié d’où il venait : « Lorsque je disais que je voulais devenir styliste et réaliser des films, tout le monde me riait au nez. On me rétorquait : tu es aveugle et noir, tu n’as aucune chance. Personne n’a cru en moi. » Pourtant…

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