Culture of Monday, 27 February 2017

Source: Joe La Conscience

La culture camerounaise est en danger - Joe La Conscience

Au Cameroun, la culture est abandonnée entre les mains de savants amateurs - Joe La Conscience Au Cameroun, la culture est abandonnée entre les mains de savants amateurs - Joe La Conscience

La culture camerounaise est vraiment mal partie. Tout le monde connaît bien cette citation populaire qui dit que la culture est l'âme essentielle d'un peuple. Ce qui est une vérité vraie. Pour cela, elle doit être prise très au sérieux aussi bien par les pouvoirs public que par les opérateurs culturels qui doivent briller par un professionnalisme sans failles. Toute chose qui oblige la nomination des compétences a différents niveaux. Malheureusement au Cameroun, la culture est abandonnée entre les mains de savants amateurs qui ne savent rien de ce à quoi ils sont affectés.


C'est ainsi que dans les radios et télés, vous trouvez ces analphabêtes culturels qui du fait de leurs liens de parenté ou sectaire ou d'amitié avec un tel qui détient le pouvoir exécutif dans ces structures, se retrouvent en charge des rubriques et programmes musicaux ou culturels. En général ils ont en commun le grand mépris qu'ils nourrissent vis-à-vis des artistes pourtant pierres angulaires de la culture en question. Ils se prennent en réalité pour de petits seigneurs détenteurs de la clé de vie des artistes qu'ils essaient par ailleurs de soumettre à toutes sortes d'humiliations.


Ces individus caractérisés par un pédantisme effarant sont des experts du micro, qui réussissent la prouesse de vous parler de l'afrobeat sans jamais mentionner Fela Anikulapo Kuti, du Bend skin ou du Makassi en ignorant Talla et Fan Thomas, du Mangambeu en occultant Nami Jean De Boulon et Pierre Didy Tchakounté, du Makossa sans faire allusion a Misse Ngoh, Jean Paul Mondo, Dina Bell, Cella Stella, Moni Bile, du bikutsi sans faire référence à Messi Martin, Salah Bekono, Opick Zoro, Nkodo Sitony, Atebass, Zanzibar, du reggae camerounais en ignorant Joe La Conscience qui détient pourtant en la matière la plus grande discographie reggae du Cameroun et d'Afrique centrale avec plus d'une cinquantaine de titres répartis en 7 albums. Bref ils le font tout d'abord par appât du gain. Et ensuite par ignorance.


En effet, ils attendent que l'artiste vienne leur donner le TCHOKO. Certains poussent encore plus loin le bouchon en ne jouant pas les chansons des artistes qui bien qu'ayant payé la promo sur leurs chaînes, ne sont pas passés à leur poste de péage personnel. Alors on lui fait une promo au rabais. Comme pour punir ce dernier d'avoir emprunté la voie officielle de la maison.


Leur impact négatif sur les évènements culturels


Dans ce milieu le drame a atteint des profondeurs sans fond. En effet vous les y retrouvez partout, occupant toujours des fonctions de première ligne. C'est par exemple eux qui ont pris au niveau des Brasseries du Cameroun en otage, le fameux CONCOURS DE LA CHANSON MUTZIG. Ils n'y invitent que leurs compagnons comme artistes et même comme membres du jury. Conséquence cet événement pourtant incontournable dans la détection des talents musicaux au Cameroun depuis 2 décennies, a totalement perdu de sa superbe. Les budgets sont chaque année de plus en plus obèse, et pourtant la qualité des lauréats est de plus en plus nulle.

La preuve depuis 2004, personne ne les connait, alors bien que la cagnotte contient désormais des véhicules. Pire encore, pour bien bouffer l'argent de la SABC, ils y ont développé une série d'activités budgétivores qui n'ont rien a voir avec la chanson, telles les télé-réalités. Au niveau des multinationales qui sponsorisent la culture, ils sont encore massivement présents. Et c'est encore eux qui font que les artistes étrangers soient payés à des dizaines de millions alors que les Nationaux sont méprisés et payés au lance-pierres, lorsqu'ils sont miraculeusement invités.


Dans les différents salons artistiques culturels tels LE SALON INTERNATIONAL DE L'ARTISANAT, le caractère néfaste de leurs exactions n'est plus à démontrer. À titre illustratif. En 2013 à Tsinga alors que je participais au SIARC de cette année-là, l'un des membres du jury nommé Tella Anatole me demanda lors de mon évaluation: #Mais mon cher, comment pouvez-vous mettre de la peinture sur du bois? #Question idiote pour un jury, à laquelle j'avais trouvé comme unique réplique: MAIS MONSIEUR COMMENT AVEZ-VOUS FAIT POUR VOUS RETROUVER DANS CE JURY? Cela était la preuve que ce dépanneur de ventilateurs n'avait rien à faire là-bas. Mais j'aurai la surprise de constater plus tard qu'en réalité, c'est l'ensemble du jury qui était truffé d'illustres analphabètes culturels qui y avaient été promus par le seul fait pour eux d'être de simples fonctionnaires. Comme si le matricule de la fonction publique donnait des connaissances par génération spontanée.


En ce qui concerne les AWARDS la situation n'est pas reluisante du tout. D'abord tous les awards ou ce qui en tient lieu au Cameroun, sont des initiatives particulièrement bricolées qui ne sont que des coquilles vides, pâles copies de ce qui se fait ailleurs. Qui n’est adossé sur aucune référence d'évaluation sérieuse, surtout avec la disparition de l'industrie légale du disque. Boiteusement mis en place par des exhibitionnistes et mercantilistes dont le but final est d'utiliser l'image des artistes pour RACKETTER les sponsors. On citerait aisément dans ce cadre, CANAL 2'or ou MÉDIATION. En général ils n'invitent d'abord que leurs copains sur qui ils prélèvent les RETRO COMMISSIONS, et les artistes de grandes renommées qui leur permettent de se faire un nom à l'international. Les enveloppes sont minables et les trophées MOCHES. Toutes choses qui contribuent au maintien du cinéma embryonnaire camerounais à un niveau de CINEMA VILLAGEOIS.


Au MINAC et à la SOCILADRA, il m'a par exemple été impossible de savoir la démarche pour l'obtention d'un numéro ISBN. Les mecs me disent que cela n'est pas de leur compétence. Résultats il n’y a pas de salon du livre, pas de salles de spectacles, aucun centre culturel camerounais, à longueur de journée on est envahi sur les ondes et à la télé par les musiques étrangères et pornographiques. Au sommet de cette pyra- mide se trouve la connivence ou plutôt la collusion active des autorités avec l'industrie de la piraterie et tous les fossoyeurs de la culture qui comme le sinistre Dika Roméo et l'ex ministre des arts et la culture de sinistre réputation Ama ndutu malchance, s'appuyant sur leur appartenance au rapiécée, se permettent de pourrir le milieu du droit d'auteur, détournant au passage les milliards alloués annuellement à la culture.


Comme quoi le politique est à 80% à l'origine du pourrissement de la culture camerounaise. Par conséquent lui seul peut nous sortir du gouffre. Et cela passe aussi par la sélection des meilleurs pour représenter le pays à l'international. En ce qui me concerne, bien qu'étant l'artiste musicien le plus censuré du Cameroun, je continue néanmoins d'enregistrer des chansons ethniques et éternelles, car ce pays ne marchera pas éternellement par la tête.