Culture of Monday, 4 June 2018

Source: voila-moi.com

La musique camerounaise est pauvre en sujets

Des artistes Camerounais, photo d'archive Des artistes Camerounais, photo d'archive

Comment se fait t’il que les artistes Africains d’aujourd’hui soient autant carré? Notamment les artistes populaires. Tout se ressemble aujourd’hui lorsqu’on écoute les musiques. Et comme si ça ne suffisait pas d’avoir des songs jumeaux, on se retrouve dans la même situation en termes de sujets, les mêmes termes, les mêmes expressions.

Par dessous tout le manque de développement. Autrement quand vous faites le tour de l’Afropop Africain, on ne parle que « Bébé je t’aime »( même pas des love profonds), « Bouge ton ton corps », » Elle est sexy », ou alors « I go buy you bugati ». Lorsque vous allez dans l’AfroTrap, c’est soit des égotrip faibles du genre « On est chaud », « On va ndjoka », « Tu ne peux pas nous test », « Champagne-Wisky-Coca ».

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Quant au RAP (Déjà qu’on en a peu), peu abordent vraiment des sujets dignes du nom, si ce n’est des égotrip de phrases détachées qu’on accole pour faire des punchlines, avec des lyrics truffés de « elle vend son piment », « le ndjansang de la gos ».



Voilà le champs thématique autour duquel surfe la musique Africaine et Camerounaise aujourd’hui. Certes, il y’a un faible pourcentage qui fait l’exception. La redondance dans laquelle on plonge emmène à se questionner sur l’effectivité d’un art musical. Manque de créativité, d’inspiration ou alors paresse?

N’allons pas prendre le prétexte du fait qu’il s’agit des musiques d’ambiance, c’est faux, car il y’a eu de nombreuses musiques d’ambiances d’avant avec des sujets originaux. Cette génération est-elle faite de gens pas intelligents? On peut bien se demander. Si c’est clean du point de vu technique (qualité studio, clips, image…) on ne peut pas en dire autant pour les contenus. Même les albums n’abordent plus de thématiques pertinentes, les artistes réchauffent les mêmes les expressions et sujets vulgaires.



Le copier-coller

Aussi vrai que l’hégémonie de la musique Nigériane a donné du boost à plusieurs à tel point de se positionner comme exemple. Il est triste de constater qu’aujourd’hui, elle même se copie et se répète autant que les autres la copient.

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De Lagos, Accra, Kigali jusqu’à Douala, Abidjan, Lomé, on arrive aujourd’hui à une musique qui derrière son semblant d’uniformité tendancieuse est par dessus tout pauvre en écriture et en sujets. D’ailleurs, elle l’est autant faible en création musicale (Bien qu’il y’en a qui sortent vraiment du lot). Le gros malheur, c’est que les médias mainstream sont là pour appuyer la diffusion et la visibilité de ces artistes.



Qu’est ce que les artistes apportent donc au final à la société? De la joie? En quoi sont ils des leaders? pour faire danser? Oui c’est classique. Mais on dirait bien que ce qui les entoure est inexistant, société, opinions, débats, politique, actualité, culture…L’artiste est t’il un profil amorphe qui ne sert qu’à faire jubiler les foules, les inciter à boire, à s’insulter à courir derrière les vanités, le le mercantilisme et autres moeurs dépravants? De Wizkid à Fanicko en passant par Kiff No Beat, Fally Ipupa, Maalhox, Dj Arafat, Mr Eazi…



Manque d’engagement, de réel positionnement

Prenons le cas du Cameroun où même les rappeurs manquent d’engagement, font comme s’ils ne voyaient pas ce qui les entourent. Tous pour le ludique et les mêmes sujets. En cette période de crise anglophone, peu d’eux ont évoqué le sujet dans leurs textes, la saleté qui court les rues du pays, la mémoire nationale salie, les élections présidentielles à venir, les enfants décapités. En dehors de quelques rares comme Salatiel (Toi & moi en vidéo) ou Mr Leo (Pray) qui l’ont fait La seule chose qui est vraiment abordée dans leurs textes dans un sens ludique en plus, c’est le décapage et la vente de sexe que nombreux encensent plutôt que lyncher ou dénoncer raisonnablement.

L’autre sujet c’est le Kongossa et la médisance qui est devenue une tendance pour se donner donner la conscience tranquille. Voilà comment tous racontent la même chose sur « La jalousie, je m’en fous, moi j’avance ». Sans rien de créatif, sans angle pertinent, redondance+++

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Malheureusement, les artistes qui le font n’ont pas assez de visibilité et de popularité. On peut se questionner à partir de là? La musique est t’elle entre les mains de guignols et d’inconscients? Des bureaux qui vendent les noms et produits des marques de consommation. Quel est l’impact réel de vos musiques sur la société? On ne demande pas au chanteurs de devenir des éducateurs, mais au moins montrer qu’être artiste n’est pas être un irresponsable laxiste et égoïste qui n’a pas son mot à dire sur la vraie vie. Think about it.