Angie Ekodeck, auteur du roman « Des hommes ordinaires » parut chez Edilivre est loin d’être la première à fouiner dans la vie des prêtres. Une vie qui contrairement à ce que l’on croit est loin d’être un fleuve tranquille. Ceci parce que, comme tous les hommes, ceux qui portent la soutane ne sont pas épargnés par Cupidon. La preuve, l’ouvrage retrace la double vie de ceux qui ont pour crédo le sacerdoce.
Une romance entretenue par l’Abbé Mathieu, curé d’une paroisse située à quelques encablures de la ville de Douala et son amoureuse, étudiante rencontrée à la faveur de son retour d’un voyage effectué à l’Ouest.
Après avoir assisté aux funérailles du père de son ami d’enfance, seul dans sa belle voiture française de couleur gris métallisé, Mr. l’Abbé répond à l’autostop de sa passagère qui deviendra en un laps de temps sa petite amie. Arrivée à Yaoundé, l’idylle prend de l’ampleur et durera une journée le temps pour lui de regagner sa paroisse.
Une histoire d’amour savamment déroulée en neuf chapitres sur 123 pages. Des instants magiques partagés entre restaurant, cabaret, qui font rêver l’étudiante. Et le rendez-vous est pris pour une visite de la jeune fille dans sa paroisse.
Une fois au presbytère, les rêves s’écroulent comme un château des cartes. Indifférence est le maître mot des retrouvailles dans ce lieu sacré au décor particulier invitant au silence. Même l’accoutrement du curé ne joue pas en la faveur de sa visiteuse.
« Matt arborait pour la première fois en ma présence une soutane kaki et des sandales à lanières marron…On aurait dit Jésus de Nazareth que j’avais vu au cinéma, version black !...Il m’apparaissait tout d’un coup plus « sacré » que dans le costume de mon souvenir », raconte-t-elle au chapitre 5. Celle-ci découvre d’ailleurs qu’elle n’est pas seule dans son film d’amour via la découverte de sa rivale.
Et coup, des questions qui fusent et hantent son esprit. « Pourquoi m’avoir invitée, moi, sachant qu’elle était là, et surtout pourquoi chercher à nouer une autre relation alors qu’il s’affichait avec une femme si parfaite », s’interroge-t-elle. Contrairement aux histoires d’amour idéal, la jeune dame rentra déçue du comportement de son bien aimé. « Je n’avais cessé de sublimer par avance nos retrouvailles, jusqu’à mon arrivée à Kouade, et le désenchantement », déplore-t-elle avec amertume.
Depuis lors, elle a cessé de croire comme les enfants qui finissent par découvrir la supercherie du père Noël. En rencontrant l’ami d’enfance de son amoureux, l’abbé Nico, l’étudiante découvre que, lui aussi n’était pas un enfant de chœur au regard de sa réputation de play-boy.
Dans ce roman, Angie Ekodeck égraine avec froideur et éloquence le chapelet des aventures amoureuses cachées des prêtres de l’Eglise catholique romaine en Afrique. Des aventures qui constituent le menu des potins de l’église. Des aventures qui n’épargnent même pas les prélats européens comme le prouve la relation de Jana et du père Kramer. A travers ce sujet tabou, la narratrice remet au goût du jour la question du célibat des prêtres.