«Richard Bona refuse la médaille de Paul Biya». Tel est le titre à la Une du quotidien Le Jour paru hier mercredi 16 décembre 2015. Le journal Mutations a tiré la même conclusion en petite Une de l’édition du même mercredi. Comme ces deux grand quotidiens, plusieurs autres médias ont constaté que l’artiste Richard Bona a répondu aux abonnés absents à la cérémonie organisée dans la capitale camerounaise par le Ministre de la Culture pour lui remettre de manière solennelle, la médaille d’Officier de l’ordre de la valeur décernée par la Grande Chancellerie des Ordres nationaux.
Après avoir pris connaissance de la Une des journaux camerounais qui ont accordé une grosse importance à son absence, le célèbre bassiste a piqué une colère. «Que des titres pompeux… Le mensonge des journalistes au Cameroun est presqu’une imposture… Dire la vérité ne vous ferra pas de mal» a réagi le natif de Minta, une localité du département de la haute Sanaga, région du Centre.
Dans la foulée, Richard Bona explique pourquoi il est fâché contre les journalistes qui ont spéculé sur les raisons de son absence à Yaoundé. «Je parle d’une incohérence sur le visa… Ils parlent de double nationalité. Maintenant, c’est avec la médaille refusée du Président Paul Biya . Moi, je n’ai pas de problème avec le Président de la République… Mon problème est bien là, où il se situe… (déjà évoqué)» écrit Richard Bona sur la toile avec, comme à son habitude, des points de suspension presque à chaque bout de phrase.
Depuis l’année dernière, les multiples publications de l’Américain Richard Bona sur la problématique de la double nationalité au Cameroun, son pays natal, sont la cause de la confusion observée sur les raisons de son absence mardi à Yaoundé. Au mois d’octobre 2014, le virtuose de la guitare basse avait juré ses grands dieux qu’il ne mettrait plus ses pieds au Cameroun tant qu’on lui demandera un visa d’entrée.
«En consultant les textes de mon pays je ne suis plus camerounais… Alors, je resterai ainsi cohérent avec la loi… Jusqu’à nouvel ordre. Alors pour vos fêtes nationales etc… ne vous essoufflez pas… Je ne suis pas camerounais… Don’t call me. Je suis Usa/Portugal et fier de l’être… » avait écrit l’artiste qui réside aux Etats-Unis.
Mais, selon toute vraisemblance, le bassiste tient un double discours. Il n’aurait pas le courage de poser directement aux pouvoirs publics camerounais la problématique de la loi sur la double nationalité qu'il n'a de cesse de dénoncer. Dans une lettre adressée au Ministre de la Culture, le nouvel Officier de l’ordre de la valeur a plutôt expliqué que c’est pour des raisons familiales qu’il n’a pas effectué le déplacement de Yaoundé pour recevoir sa médaille. La lettre a été lue en public, devant les personnes venues assister à la cérémonie de décorations. En dehors de Richard Bona absent, les artistes Ben Decca et Othéo ont été aussi honorés par la Grande Chancellerie des Ordres nationaux.
Contre toute attente, Richard Bona a supprimé de sa page Facebook peu de temps après publication, son venin versé contre certains journalistes au Cameroun. De quoi se reproche-t-il après son coup de gueule ?