C’est par une histoire vraie que s’est ouverte récemment la troisième édition du festival Yahra, Semaine internationale du premier film. C’est l’histoire du rappeur Kamini, dont la famille a débarqué en Picardie, en provenance du Congo au milieu des années 1970.
La comédie de Julien Rambaldi « Bienvenue à Marly-Gomont » raconte comment, en 1975, le docteur Seyolo Zantoko (Marc Zinga), son épouse Anne (Aïssa Maiga) et leurs trois enfants ont décidé de s’établir dans ce bout de France profonde où il n’y avait plus de toubib.
Seyolo Zantoko, originaire de Kinshasa et fraîchement diplômé, saisit l’opportunité d’un poste de médecin de campagne dans un petit village français. Arrivés à Marly-Gomont, Seyolo et sa famille déchantent.
Les habitants ont peur : ils n’ont jamais vu de Noir de leur vie… Mais Seyolo est bien décidé à réussir son pari et va tout mettre en œuvre pour gagner la confiance des villageois. Kamini lui-même a écrit le scénario.
« Au départ, je voulais en faire une sitcom dans le style « Le Prince de Bel Air » Mais la mort de mon père en 2009 m’a conduit à en faire un film. Un hommage au parcours de mon papa», », assure le jeune homme à la presse.
Médecin respecté, Seyolo Zantoko a pourtant dû batailler ferme pour se faire une clientèle. Et la famille a essuyé plus d’une fois les sarcasmes d’un racisme ordinaire.
« Ils n’avaient jamais vu de Noirs de leur vie, parfois, on leur faisait même peur, alors, au début c’était un peu dur », se rappelle la mère de Kamini. Les mômes, eux, Kamini, son frère Vincent et sa sœur Sivi, ont dû subir les quolibets des autres enfants à l’école. Mais au foot, Kamini devenait la « Flèche noire » ! Une vedette.
« Lui et son frère étaient de sacrés dribbleurs. Quant à son papa, tout le monde a fini par l’admirer. Il restait des heures à discuter avec ses patients », souligne Vincent Maton, un ami enseignant de la région.
« Bienvenue à Marly-Gomont » ne veut pas donner de leçons, mais il délivre discrètement quelques messages derrière les situations comiques.
Une comédie qui joue avec les clichés de l’ignorance, la différence et l’inconnu.