En présidant la cérémonie, le Préfet du département du Koung-khi a salué l'initiative du chef du groupement Bametcha'a, sa majesté Tchatchouang Paul, de ressusciter une tradition qui était presque perdue
Le « Ndzouk Metcha'a Feukapteh ». Voilà la dénomination donnée au festival du peuple Bametcha'a dans le koung-khi, ce village de 2000 âmes situé au tréfonds de l'Arrondissement de Djebem. Après 60 années pratiquement, le peuple Metcha'a a renoué avec cette danse mythique. C'est une chefferie de Bametcha'a pleine de vie, entièrement relookée qui a accueillie samedi dernier les fils et filles dudit village ainsi que les convives et curieux, venus nombreux vivre ces instants de vives émotions.
C'était un moment d'échange, de communion et de partage. « Le Ndzouk est une danse non seulement réservée aux initiés, mais traduit la maturité du chef, vise à renforcer l'harmonie entre les fils et filles du village », explique le maître des lieux, sa majesté Paul Tchatchouang qui, pour la circonstance, a porté la tunique de danseur en tant que premier initié pour donner le ton à cette danse, sous le regard admiratif des autorités administratives, politiques et traditionnelles, ayant répondu massivement présentes à l'appel.
Impressionnée, elle était. Madame le Préfet du département du Koung-khi a manqué les mots pour décrire ce qu'elle a vécu, en félicitant par la même occasion Tchief Tchatchouang qui aura été d'un apport significatif dans le processus du désenclavement et du développement de cet Arrondissement jadis peu connu. « Il va véritablement marquer son règne dans ce groupement », lance alors un confrère, lui aussi très surpris de la transformation qu'a connu cette localité, notamment la chefferie, en si peu de temps. « On nous a dit que c'est une danse qui n'a pas été célébrée depuis 60ans.
J'ai salué cette initiative du chef en lui félicitant parce qu'il ressuscite là une tradition qui était pratiquement perdue pour la restituer à la progéniture, à la jeunesse », se félicite Antoinette Zongo, Préfet du département du Koung-khi. Elle qui reconnait que « La culture fait partie de nous-mêmes, c'est notre personnalité, et un peuple sans culture est un peuple pratiquement mort »
Un monument en la mémoire du fondateur du peuple Metcha'a
A lire les émotions sur les visages des natifs du Village Bametcha'a, l'on comprend du coup qu'il était temps de penser un évènement pareil qui puisse favoriser les retrouvailles. Retrouvailles entre les fils et filles de la diaspora qui ont répondus massivement présents et ceux résidant au village, un « Village d'amour » pour ainsi reprendre ce slogan qui traduit selon le chef du village, l'entente et l'harmonie.
A tout seigneur tout honneur, un hommage bien mérité va être rendu au père fondateur dudit groupement. Et c'est par le truchement d'un monument bien érigé en pleine cour royale que la mémoire de Nzeueneu II sera remémorée. Celui-ci aura œuvré pour un peuple Bametcha'a solidaire et engagé au cours de son règne, de 1923 à 1978.
Situé à 30 Km de Bafoussam et 15Km de Pete Bandjoun, Bametcha'a couvre une superficie d'environ 8km2, avec une population de plus de 2000 habitants dont plus de la moitié réside en ville. Il compte cinq quartiers à savoir : Megnechi, Djepback, Tchègah, Tokouock et Tounche. La langue parlée est le Ndahdah, un sous-groupe du Ghomala qui est une des langues du pays Bamiléké
Fru Ndi crée le Buzz à la cérémonie
Le chef du village Bametcha'a, Sa majesté Paul Tchatchouang a une conviction politique que nul n'ignore. Engagé au Social democratic front depuis 1991 après sa démission du Rdpc, il fait partie des têtes couronnées de cette formation politique. Il est l'Homme de confiance du Chairman Ni John Fru Ndi dont il est d'ailleurs l'un des vice-présidents. C'est donc là la raison d'être de la présence du chef de l'opposition camerounaise à ce rendez-vous. Une présence très remarquable.
Il est très acclamé par le public à son arrivée. Ensuite, il va se lever pour distribuer personnellement de la Kola. Il commence par la tribune d'honneur pour atteindre toutes les convives, à l'extérieur de la tribune. Un geste plein de symboles qui ne laisse personne indifférente : « Le Kola c'est un signe d'amour, du partage, c'est cet esprit d'amour et de partage que j'ai voulu exprimer », a-t-il déclaré, répondant à la question des journalistes
L'homme fort de Ntarikon à Bamenda qui s'est fait accompagner par les autres camarades de son parti, notamment, l'honorable Jean Tsoumelou, sénateur et secrétaire national à l'organisation du social democratic front n'a pas manqué de réitérer son satisfécit en ce qui concerne cet évènement. « Ce grand festival que l'on organise après plusieurs années, je suis content que les jeunes gens soient présents pour voir ce que font leurs parents afin de garder cette tradition qui nous identifie et fait de nous l'uniques dans le monde », renchérit-il.
Rappelons en définitive que le Ndzouk est une danse qui permet au nouveau chef de s'affirmer. Elle est programmée exclusivement lors des grands évènements tels que la sortie du chef du La'akam, la promotion remarquable et exceptionnelle... Elle est également synonyme d'une grande maturité tant pour le peuple que pour son roi. La dernière édition du Ndzouk qu'a connu le village Bametcha remonte des années 60. Cette particularité chez le peuple Bametcha se justifie du fait que le chef en place doit jouir d'une certaine maturité à savoir être grand-père.
Cette danse apprend-on couvre le village de beaucoup de bénédictions, entre autres : une grande ouverture de ses fils tant sur le plan professionnel que social. Elle est garante du bien-être culturel, moral et social. Elle libèrerait le peuple de toute malédiction, méchanceté, désespoir, haine etc... Et le chef du village de rappeler : « Si je pars aujourd'hui, je laisserai au moins deux équipes de Handball en petit-fils ». Comme quoi, cette danse en ce moment précis se justifie pleinement