Formidable chassé-croisé. Pendant que les hôtes descendaient du mont Djim, les populations locales, elles, prenaient la direction de la montagne.
«Elles partent faire des rites traditionnels et puiser de l’eau dans la grotte où s’était réfugié le peuple Nyem-Nyem lors de la pénétration allemande et des conquêtes tribales », explique un initié. Il est 11h ce samedi 18 février 2017.
Une grosse ambiance règne dans la forêt où femmes, enfants, personnes âgées et jeunes, marchent en file indienne à la redécouverte de ce lieu mythique.Au cours d’une excursion de trois heures sur ce lieu chargé d’histoire pour les populations de la ville de Galim-Tignère, l’un des quatre arrondissements du département du Faro et Déo, Kildadi Taguiéké Boukar, gouverneur de la région de l’Adamaoua, et la délégation l’accompagnant ont vécu des moments pleins d’émotion.
Hamadjoda Bello, guide commis par Mohamadou Hayatou Hamadine, lamido de Galim-Tignère, a raconté l’histoire du peuple Nyem-Nyem aux visiteurs. En résumé, il ressort de ses explications que le peuple Nyem-Nyem a remporté toutes les batailles qui l’ont opposé aux colonisateurs allemands et aux autres peuples, les Peulhs notamment.
Il allait se réfugier dans une grotte du mont Djim qui surplombe la ville. Les populations locales utilisaient ainsi cette « arme naturelle » pour se protéger contre les envahisseurs.
Dans l’après-midi, les visiteurs ont eu droit à la fantasia à l’esplanade du lamidat. Le maître des lieux, le lamido Mohamadou Hayatou, au trône depuis 2002, était le principal animateur de la course des chevaux.Cette articulation a été précédée par une démonstration des principales danses traditionnelles et une parade des guerriers.
Le festival Nyem-Nyem rendu à sa 32e édition bénéficie du soutien des pouvoirs publics, notamment les ministères des Arts et de la Culture (MINAC), et du Tourisme et des Loisirs (MINTOUL). Ce dernier département ministériel est en train de réaliser des investissements dans le périmètre du Mont Djim.
Un campement et une adduction d’eau ont été construits au pied de la colline. Des rampes, des escaliers ont été également aménagés pour faciliter l’accès au site.
Un boukarou a été créé au niveau du deuxième refuge, à quelques mètres de la fameuse grotte. Des appuis financiers sont octroyés par le MINAC, en soutien à l’organisation matérielle.
Ibrahim Yaya, maire de Galim-Tignère, a remercié les pouvoirs publics pour ce soutien massif qui vise à pérenniser cet évènement culturel.