Le préfet du département de la Mifi a pris un arrêté dans ce sens ce lundi 2 novembre 2015. Il entend lutter à sa manière contre la dépravation des mœurs.
Coup dur pour les habitants de Bafoussam et ses environs amateurs du morceau «coller la petite». Ils ne l’écouteront, ni ne le danseront plus comme ils le faisaient depuis sa sortie.
Le préfet du département de la Mifi Joseph Fover Tangwa, dans le cadre de la lutte contre la dépravation des mœurs, a pris ce lundi 2 novembre 2015 un arrêté «portant interdiction de la vente, la diffusion et la promotion de l’œuvre de l’artiste Franko» dans son unité de commandement. Est particulièrement visé le titre de son dernier single «coller la petite». L’arrêté de Joseph Fover Tangwa prévient: «tout contrevenant aux dispositions du présent Arrêté s’expose aux sanctions prévues par ma réglementation en vigueur».
Le chef de terre charge ensuite les sous-préfets des arrondissements de Bafoussam I, II et III, le commissaire central de la ville de Bafoussam, le commandant de groupement de gendarmerie territoriale de Bafoussam. Reste que la tâche risque d’être ardue pour le chef de terre du chef-lieu de la région de l’Ouest et ses collaborateurs. Il leur faudra trouver l’astuce pour empêcher la diffusion sur Internet et les réseaux sociaux où le vidéogramme est abondamment regardé (le cap du million de vues est déjà franchi).
Le préfet Tangwa est jusqu’ici la seule autorité du Cameroun à avoir interdit le tube à succès mais très controversé «coller la petite», un morceau qui promeut la danse «collé serré» entre hommes et femmes lors des réjouissances populaires. Le Ministre des Arts et de la Culture Narcisse Mouellé Kombi s’est intéressé il y a quelques jours au texte de la chanson. Un des couplets du titre lui avait fait crier à la dérive incestueuse. Quant au concerné il s’est toujours défendu d’attenter à la pudeur et aux mœurs. «Certains appréhendent mal le contexte de la chanson», répond-t-il.
Les réactions à la suite de la publication de l’arrêté du préfet de la Mifi fusent déjà. Sur la toile, c’est la désapprobation qui suit son acte. Cas du directeur de la radio Ell’fm Théodore Ted Ndanga qui sur son compte facebook raille l’administrateur civil en ces termes: «monsieur le préfet de la Mifi préfère le "Bobaraba" ou les "lolos" venus de Côte d'Ivoire, en lieu et place du son "coller la petite" de Franko.
Il se tourne les pouces à ne rien faire au bureau, il écrit contre Franko le jour, il ira certainement la nuit "coller une petite". Pour ce patron de média, c’est de la publicité gratuite que l’on fait ainsi à Franck Junior Kingue alias Franko. Sans toutefois être de l'équipe de com' de Franko, je dis merci pour cet autre buzz médiatique en faveur du jeune artiste qui monte», ironise-t-il.