Adeline Mbenkum par exemple, espère que l’acte de Philemon Yang marque le début de la fin du calvaire des acteurs du monde artistique. «L’État vient de signer un décret qui reprécise les dispositions relatives a la problématique de la nationalité. Nous espérons que l'État ira jusqu'au bout en ce qui concerne cette problématique. C’est-à-dire prendre toutes les mesures qui s’imposent pour la mise en oeuvre effective et efficiente. Et, surtout pas à tête chercheuse de ces dispositions réglementaires. En tout état de cause, vaudrait mieux être victime de l'injustice que d’être précurseur de l'injustice», réagit-elle sur les réseaux sociaux.
L’artiste à succès Johnny Tezano utilise lui aussi les réseaux sociaux pour s’exprimer. Il s’étonne de la décision du PM. Voici le message posté sur son compte Facebook le 25 septembre 2016
À propos du décret du PM
Nous ne pouvons pas nous comporter comme si nous n'avons pas pris un coup, et même un grand coup. Nous pensions que le problème de la double nationalité était réglé alors qu'il était encore d'actualité. En face c'est la liesse, la grande fête. Le champagne a coulé. Etait-il si puissant que ça le prince Ndedi Eyango Mouan Nkum ? On a abattu le lion croit-on, mais sachez que dans le RAMCA il y'a toujours des solutions de rechange. Le capitaine a reçu le carton rouge et les gens d'en face se comportent comme si l'avion a plongé dans la mer avec tout l'équipage et les passagers (ou sympathisants). Au fait, le débat qui se focalise sur le problème de double nationalité n’est autre qu'un sujet pour distraire les artistes.
Le problème des artistes n'est pas un simple problème de double nationalité ou de personne à personne. Le problème des artistes, c'est leurs droits auxquels ils ont droit. Le problème des artistes, c'est faire de la musique un métier. Un métier qui leur permet de vivre, de construire leur avenir, de participer à la construction de la nation, d'être pris en considération. Au lieu de travailler pour engraisser les autres qui cherchent à les écarter par une fusion qui renforcerait la présence des loups dans la bergerie.
Sam Mbende a l'habitude de traiter les artistes d'analphabètes peut-être à tort ou à raison. Il s'est passé quelque chose sous les yeux des artistes il y a à peine deux semaines. J'ai attendu de voir une réaction, mais hélas ! Je souligne juste un fait: le grand Aladji Touré et ses amis ont créé la société des droits voisins et au cours d'une conférence de presse, il a présenté les membres de son conseil d'administration. Une chose m’a frappé : Aladji Touré est un bassiste hors pair et arrangeur, etc. Il a accompagné la grande partie des grands noms de la musique camerounaise parmi lesquelles moi-même. De surcroît un poids lourd de la production discographique de plusieurs stars de la musique camerounaise.
J'ai beau écarquiller les yeux, je n'ai vu nulle part sur cette liste le nom d’un seul artiste qu'il a accompagné ou produit. Est-ce l’oubli ou volontairement ? Peut-être que je me trompe.
Il est libre de réagir et peut-être que cela nous ouvrirait un petit passage de mise au point pour notre situation, car j'ai travaillé avec lui pendant plus de quatre ans et j'ai fait une requête a ce sujet qui est resté lettre morte jusqu'à ce jour. Il n'est pas seul dans son cas. En 49 ans de carrière musicale, j'ai côtoyé plus de dix producteurs. Ces gens-là sont pires que des sangsues je m'arrête sur ce point. La suite, c'est pour plus tard. Bon dimanche.